jeudi 30 décembre 2010
vendredi 10 décembre 2010
Le sud du Laos
Avec la ferme intention de rendre notre expérience laotienne plus authentique, on a loué une moto pour quelques jours. Comme en Inde, mais avec des casques cette fois-ci! Ça a été fabuleux de retrouver notre indépendance et surtout de s'affranchir des autobus. Il y a d'autres éléments qu'on ne saurait éviter par contre, comme les policiers corrompus! Le premier matin, Fred fait comme tous les autres Laotiens et grille un feu rouge. À l'instant même, un policier assis sur une chaise en plastique à côté de l'unique feu de circulation de la ville siffle et nous pointe. On ne l'a pas vraiment pris au sérieux, comme on dit, tout le monde fait ça ici, et on a donc continué notre chemin. Moins d'une minute plus tard, on était poursuivis par quatre policiers à motos... « Heum, Fred? Je pense qu'on devrait s'arrêter... » On niaise un peu avec les représentants de la loi pendant qu'ils nous expliquent (en Lao) notre grave offense et font semblant de savoir lire ce qui est écrit sur le permis de conduire de Fred et les papiers de la moto. C'est clair qu'ils veulent de l'argent, mais personne n'ose se mouiller en proposant un montant en premier. Finalement, c'est presqu'en regardant par terre que l'un d'eux nous demande une amende de 50 000 kips. Un gros 7$CAN... Ok!
Basés à Paksé, on est partis à la découverte du wat Pou à Champasak, ainsi que de quelques chutes d'eau dans le plateau des bolavens. Le moment fort de ces quelques jours, que dis-je, de notre voyage en entier fut très certainement notre séjour à Ban Papho, un petit village dans la zone nationale protégée de Se Pian. Se balader à dos d'éléphant figurait sur notre liste de choses à faire en Asie et bien qu'on aurait eu la possibilité de le faire plus tôt, on n'avait pas encore trouvé d'endroit qui nous convenait. Dans la plupart des cas, offrir des ballades à dos d'éléphant consiste en une activité lucrative où les mastodontes en question se font donner un minimum de soins et de nourriture, pour maximiser les profits. L'idée qu'un éléphant reste enchainé jusqu'à ce qu'un touriste réclame une ballade nous était insupportable. On ne voulait surtout pas encourager de telles entreprises.
Depuis des générations, le village de Ban Papho possède quelques éléphants entraînés à aider les villageois à accomplir certaines tâches, surtout pour déplacer des charges trop lourdes pour l'homme. Ils prennent donc grand soin des éléphants, qui sont hautement appréciés pour leur contribution, au même titre que les buffles d'eau qui travaillent dans les rizières par exemple. Un éléphant faible et malheureux n'est pas un éléphant productif!
On voulait de l'authenticité et on a été servis. Il n'y a qu'une seule guesthouse à Ban Papho, avec moins de chambres que de doigts sur une main, et le proprio entend bien garder les choses telles qu'elles sont. Les occasionnelles ballades à dos d'éléphant sont une source de revenus supplémentaires pour le village mais ne deviendront jamais la norme.
Pour en venir au vif du sujet, la ballade elle-même a été incroyable. Il faut dire que la réserve de Se Pian offre un arrière-plan hors du commun! On était les deux sur le même éléphant, une personne assise sur son dos, dans un espèce de panier, puis l'autre à l'avant, directement sur son cou. C'est formidable de toucher l'éléphant et de sentir ses omoplates bouger à chaque pas qu'il fait. On a été ébahis à plusieurs reprises par l'intelligence de ce beau gros pachyderme, qui obéissait au doigt et à l'oeil à son mahout. La baignade a été particulièrement agréable et surprenante, les photos parlent d'elles-mêmes. Elle avait l'air bien contente notre éléphant de se rafraichir et de se faire donner autant d'attention! Puis, moment magique quand vient le temps de remonter à bord: elle place sa patte avant de sorte à ce qu'elle soit parallèle au sol, nous faisant la courte échelle pour nous aider à grimper sur son dos! Bref, un éléphant des plus heureux et un plaisir fou qu'on a pu savourer sans culpabilité.
Avant de traverser au Cambodge, on s'est arrêtés à Siphandon, « les 4000 îles », juste avant la frontière. Imaginez le Mékong. Des pirogues à moteur qui voguent à contre-courant. Au fond, vous voyez des collines verdoyantes. Ajoutez quelques buffles d'eau et des rizières à perte de vue. C'est beau non? Ça l'est encore plus en réalité. Bienvenue sur l'île de Det. Un environnement comme ça, ça donne envie d'arrêter le temps et de rester sur place indéfiniment. On se contentera d'une semaine! Avec notre bungalow sur pilotis donnant sur l'eau – côté sunset, bien sûr - on a passé une semaine bien tranquille. Tranquille jusqu'à ce que la corde du hamac de Fred se rompe et qu'il se retrouve le dos sur le ciment... Ouch! Heureusement, plus de peur que de mal, quelques éraflures mais rien de bien grave. Autrement, Fred vient de franchir le dernier stade du processus laborieux de se laisser pousser les cheveux, la phase où ils ne sont ni courts ni longs et que tu as l'air d'un Beatles et/ou de Jésus. Il peut maintenant les porter attachés et ça lui va plutôt bien!
jeudi 2 décembre 2010
Vang Vieng et Vientiane
Le Laos, on aime ça, mais... ça ressemble trop à des vacances! On n'est pas partis un an en Asie pour se la couler douce, or c'est inévitablement ce qui se passe ici. On est au royaume du tourisme où tout est facile et accessible: les chambres sont propres, le personnel tout le temps bilingue, la bouffe excellente, les activités encadrées... J'imagine que c'est bien quand tu pars en voyage deux semaines, à la recherche d'un peu de bon temps, mais nos motivations sont toutes autres. Il y a une satisfaction inouïe à réussir à commander à manger dans un resto où personne ne parle ta langue, à trouver soi-même quel autobus prendre dans une gare locale bondée ou encore à se faire inviter à prendre le thé par un paysan dans un petit village en retrait de la ville. Ce n'est malheureusement pas au Laos que ça va se produire de nouveau.
On rouspète un peu contre tout ça mais par contre, tant qu'à être ici, aussi bien entrer dans le jeu, ce n'est pas désagréable quand même. On en profite pour faire plusieurs activités: escalade, cours de cuisine, descente de la Nam Song en tube (on s'est baignés avec des buffles d'eau!) et j'en passe. On a même pris un sauna avec des moines! Rassurez-vous, c'est arrivé par pur hasard, on était au sauna local et les moines sont venus y faire leur visite quotidienne. Évidemment, au rythme où le tourisme se développe au Laos, ça ne serait pas surprenant de voir que des agences de voyage organisent de telles activités... « Pour seulement 50 000 kips, prenez un sauna avec des vrais de vrais moines »! N'empêche que c'était une joyeuse bande, les moines. Le plus jeune devait avoir 10 ans, le plus vieux 50 ans et ils se faisaient des blagues sans cesse. Il y avait une fraternité touchante entre eux. C'est grâce à eux qu'on sait maintenant comment dire « deux mètres » en Lao: song met! Dites ça dans un petit village laotien en pointant Fred, succès assuré auprès des petits et des grands.
Vang Vieng, on adore ou on déteste. C'est le quartier général des backpackers au Laos, où l'accent est loin d'être mis sur l'échange culturel ou la découverte de la nature. C'est plutôt l'alcool et la drogue qui sont à l'honneur. On retrouve des dizaines de petits restos qui ont troqués leurs tables et chaises pour des coussins éparpillés sur le sol, devant un écran géant qui joue des épisodes de Friends ou Family Guy du matin au soir. C'est la capitale du laisser-aller: ça se promène en bikini sur la rue. De plus en plus de gens se massent sur la place principale vers 18h pour assister au retour des backpackers saouls qui n'ont pas pu terminer la descente de la rivière en tube, n'ayant plus tout à fait contrôle d'eux-mêmes. De toute beauté!
Vientiane, la capitale, est une grosse plaque tournante pour entrer ou sortir du Laos en raison de son aéroport international ainsi que du pont de l'amitié, qui rejoint la Thailande par dessus le Mékong. Un gros bouillon de backpackers mais aussi beaucoup d'expats, en passant par les couples louches, du genre un homme occidental bedonnant dans la quarantaine et une superbe laotienne dans la vingtaine. On s'est promenés dans la ville, on a photographié plusieurs wats et visité le Buddha Park, un ensemble de sculptures assez récentes qui empruntent des éléments au bouddhisme et à l'hindouisme. Pas d'activités bien excitantes à Vientiane donc (quoiqu'en disent certains hommes dans la quarantaine...), on se rappellera surtout l'enthousiasme fébrile des Laotiens au salon de quilles de la ville. Une belle soirée!
Sur ce, on se dirige vers le sud du Laos, qui est sensé être moins touristique selon les dires d'autres voyageurs rencontrés cette semaine. En attendant, on vous laisse sur une petite bande-dessinée illustrant le comportement à adopter en tant que backpacker responsable au Laos. À suivre!
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