lundi 23 août 2010

Chennai



On entre ici dans ce qu'on pourrait appeller la deuxième partie de notre séjour en Inde. Après le Bangladesh et quelques jours à Calcutta, nous voici donc dans l'état du Tamil Nadu, environ 1700km plus au sud. Pour se rendre, nous avons évidemment choisi le moyen de transport par excellence de l'Inde, le train. Et pour éviter d'en garder des séquelles psychologiques importantes, le trajet (on en avait pour 30h) a été coupé en deux parties avec un arrêt à Puri et Bhubaneshwar dans l'état de l'Orissa.


D'abord Puri. Avouons le franchement, le seul véritable intérêt qui nous motive à passer par ici est de se faire griller la bédaine sur la plage. Une fois sur place, c'est à peu près ce qu'on a fait. À peu près? Je m'explique. Premièrement, la surface de sable qui sert habituellement à prendre une belle marche, jouer au volley ou étendre sa serviette n'est pas particulièrement invitante. Deuxièmement, on y avait pas pensé, mais les Indiens ne prennent pas vraiment le temps de s'allonger sous le soleil dans le but d'améliorer la couleur de leur teint. De toute façon, mis à part quelques adolescents surexcités qui se baignent en caleçons, la plupart des vacanciers indiens déambulants sur la plage sont tout habillés! Chemise et pantalon long pour les hommes, sari coloré pour les femmes. Ce qui nous amènent au troisième point, nous comprenons qu'il serait très mal vu que Joëlle se découvre plus que les épaules et les rotules en public. Bon, ça nous a pas empêché de se baigner quand même, ça faisait longtemps qu'on attendait ce moment. La surprise cependant c'est que le courant et les vagues sont drôlement forts et il faut faire vraiment attention. Est-ce que ce sera comme ça sur toute la côte? On pourra vous en parler plus longuement dans 3 ou 4 semaines après avoir eu la chance de fréquenter d'autres bouts de plage de l'Inde du sud. Heureusement, l'eau est bonne.


À un peu plus de 60km à l'intérieur des terres, on trouve Bhubaneshwar. Et à Bhubaneshwar on trouve des temples. Plusieurs temples. À un point dans l'histoire, paraitrait-il qu'il y en avait plus de 1000. Il y en aurait maintenant encore une trentaine. Précisons ici que Joëlle et moi ne sommes pas tellement fous de ce genre de monuments mais bon, c'est ce qu'il y a à voir. Je ne saurais vous en dire plus sur cette journée à part que nous avons été agréablement surpris par notre visite, les temples étant bien plus intéressants à découvrir qu'à l'habitude. Et pour rehausser l'expérience, il y avait beaucoup d'agitation en Inde ce jour là, pour la fête de l'indépendance.


Allons-y maintenant avec une petite anecdote des transports. La deuxième portion du trajet consistait en un périple de 1200 km sur 20h avec assurément (selon ce qu'on anticipait) un retard de 3-4h, ce qui aurait fait notre affaire compte tenu de l'heure d'arrivée prévue à 3h du matin. Comme à l'habitude, nous avions réservé nos places en couchettes pour bien passer la nuit. Et comment s'est passé cet énième voyage sur le chemin de fer? Si ça n'avait été que du fait que le train était rempli bien au-dessus de sa capacité (des passagers, par dizaines, couchaient litéralement par terre dans l'allée), j'aurais dit super mais en prime, nos compagnons de compartiment étaient une sympathique famille de Bangladeshis qui mettaient du riz partout et faisaient pisser leur enfant directement parterre. Juste là, en plein milieu, même pas dans l'coin! Je m'excuse si c'est dit sans censure mais c'est pour vous donner une bonne idée de la scène. Elle se lève avec son p'tit qu'elle tient à bout de bras et... voilà! C'est simple. Sans même regarder autour. Le plus absurde c'est que personne n'a rien dit. Pas de réaction. Comme si quelqu'un c'était mouché. J'veux bien croire que les Indiens ont des habitudes de vie différentes, qu'ils sont tolérants et bla bla. De là à faire ses besoins dans son propre espace, y'a une marge! Quand on a réalisé avec horreur que la flaque jaunâtre s'étendait et s'approchait dangereusement de nos backpacks, Joëlle s'est quand même permis de lui demander, la prochaine fois, de l'amener jusqu'aux toilettes qui sont, en passant, à maximum 5 mètres de son siège. Réponse: ok. Les Indiens ont la fâcheuse habitude, quand ils ne comprènent pas ce qu'on leur dit, de répondre par l'affirmative. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que ça fait assez longtemps qu'on est ici et qu'on le sait quand ça arrive. C'était le cas. Autres détails amusants pour comprendre ce qui se passe: le petit boutchou à environ 2 ans et est agité comme tous les jeunes de son âge. Adorable. Par contre, il le serait encore plus s'il n'était pas à moitié nu en permanence. La moitié du bas, évidemment. Quelques heures plus tard, après l'avoir gavé toutes les quinzes minutes, la nature s'est chargé de leur passer le message. Psssssssss. Sans avertissement cette fois-ci. Pas le temps de se lever, elle en avait plein le sari. Dommage qu'ils ne connaissent pas cette merveilleuse invention qu'est la couche.


Enfin, nous arrivons à Chennai. La ville est la 5e de l'Inde en population avec plus de 4 millions d'habitants et est situé sur le littoral du Golfe du Bengale aussi appellé Côte de Coromandel. La langue parlé ici, le Tamoul, est complètement différente de l'Hindi, langue la plus parlée en Inde. Jusqu'en août 1996, Chennai avait pour nom Madras mais comme pour Mumbai et Kolkata (anciennement Bombay et Calcutta, le temps de l'époque coloniale anglaise) le gouvernement indien lui a redonné son ancien nom. Pour résumer notre séjour ici : grosse ville, grosses artères, les distances entre les trop peu nombreux points d'intérêts sont longues. Il y a la plage, à l'image de la ville. Large et longue, elle serait la deuxième plus grande plage du monde après celle de Cox's Bazar au Bangladesh. Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit nécessairement belle et invitante. Elle aura été le lieu d'une bonne marche de santé mais sans plus. Le soleil est bien trop écrasant. Pour ceux qui pensent qu'on "s'habitue" à la chaleur suffocante, je vous le confirme, non, pas du tout. On a bien hâte d'être en Chine en septembre où il fera une bonne dizaine de degrés de moins. Bref, quoi dire de plus qu'on n'ait pas déjà dit jusqu'ici? Chennai, ça reste l'Inde. Une ville tourbillon où les gens, le bruit, la chaleur et les odeurs se mélangent et nous rentrent dedans. Heureusement, on a gagné de l'endurance depuis notre arrivée.

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