jeudi 17 février 2011

Bangkok, Chiang Mai et Phuket


Enthousiasme partagé entre la déception de déjà partir de l'Australie et l'excitation de repartir à l'aventure en commençant par une autre de ces villes chaotiques. Embouteillages, marrées humaines, désorientation. Toutes des choses qui nous préoccupaient avant notre retour en Asie. Pourtant, la transition s'est fait en douceur. Nos batteries étaient bien rechargées et on a eu l'énergie nécessaire pour sillonner les rues de cette mégapole, à l'image d'un certain lapin rose au tambour.


La réputation de Bangkok-la-malfamée n'est plus à faire. Paradis asiatique de la prostitution, elle attirerait les esprits les plus tordus avec ses fameux (et omniprésents) ladyboys. On y viendrait aussi pour ses services médicaux de qualité à petits prix, surtout ceux nécessitant une transplantation; le trafic d'organes serait très actif, parait-il. Mythe ou réalité, Bangkok à bien plus à offrir. La ville est un amalgame de quartiers colorés, un mélange hétérogène fascinant à découvrir. Comme plusieurs de ses consœurs, la capitale de la Thaïlande prend de l’expansion depuis des centaines d'années et couvre aujourd'hui une surface immense. Nous n'en aurons visité qu'une infime partie malgré y être restés plus d'une semaine. Plus qu'assez pour tomber sous le charme.


Un séjour à Bangkok n'est pas complet sans vivre la frénésie de Khao San Road, véritable Mecque du routard en Asie. Autrefois qu'une seule rue, on découvre aujourd'hui un quartier entier où sont concentrés restos, kiosques, guesthouses et agences de voyage qui font des pieds et des mains pour attirer les nombreux clients potentiels. On rajoute à ça deux douzaines de badauds qui offrent leurs services de tailleur directement dans la rue. Malgré la foule dense, l'ambiance est aussi agréable que détendue. Le meilleur moment pour venir y faire un tour est juste après le coucher du soleil, lorsque la sa lumière orangée est remplacée par l'arc-en-ciel de couleurs des enseignes aux néons. C'est donc ici qu'on aura passé nos trois premiers jours...


La suite, prévue avant qu'on parte, nous semblait si loin à ce moment là. Claude et Nicole étaient maintenant eux aussi à Bangkok pour leur baptême de l'Asie. Huit mois après nous avoir conduit à l'aéroport de Dorval, on cognait à leur porte de chambre d'hôtel pour des retrouvailles émouvantes. C'est une chose de pouvoir se parler sur Skype, avec la vidéo et tout, mais ça ne remplacera jamais la proximité, la possibilité de se voir en chair et en os et de sentir la présence d'un être cher.


C'est ici que débutent nos aventures à quatre. Fraîchement (eux auraient probablement dit le contraire) débarqués de l'avion, à peine affectés par le décalage horaire, Nicole et Claude étaient déjà prêts à partir à la découverte de Bangkok, Chiang Mai et Phuket, un circuit classique pour une première fois en Thaïlande mais une façon simple et efficace de s'offrir une vue d'ensemble du pays en vivant successivement trois atmosphères bien différentes: la ville, la campagne et la plage.


Départ sur des chapeaux de roues: on n'aura jamais vu et fait autant dans la même semaine mais l'énergie et l'enthousiasme sont au rendez-vous. On s'entend à merveille et le temps passe à la vitesse de l'éclair. Nos journées se déroulent toutes suivant la même formule: on se rencontre vers 9h le matin et on parcourt la ville à pied, en skytrain ou en taxi, on dîne dans un endroit soigneusement choisi et on continue sur notre lancée en après-midi. Plus tard, quand nos pieds nous supplient d'arrêter de les torturer, on s'offre un moment de détente bien mérité: piscine et chaise longue ou encore une bière entre hommes pendant que les femmes se font dorloter jusqu'au souper.


Nos escapades à scooter au Laos et au Cambodge nous avaient tellement plu qu'on ne pouvait passer à côté de l'occasion d'initier Claude et Nicole. Plus qu'un moyen de transport, il transforme n'importe quelle journée de visite en journée d'aventures. Non seulement on apprécie le sentiment de liberté le plus total mais on pourrait aussi rajouter que partager la chaussée avec des voitures, des motos, des tuk-tuks et tous les autres véhicules non-identifiés fait partie de la liste des musts à faire en Thaïlande. Exaltant! D'ailleurs, Chiang Mai est un endroit idéal pour se balader sur un deux-roues. Le trafic en ville est fluide sans être interminable et les routes de campagnes sont sinueuses et offrent des points de vue sublimes. La formule ici fut très semblable à celle de Bangkok sauf que le paysage urbain est remplacé par des montagnes et des rizières. Une journée à vélo, une journée à scooter et une dernière très variée où l'on s'est offert un joyeux mélange d'activités dont la randonnée, la balade à dos d'éléphant et la descente de rivière sur un radeau en bambou. Magique. Nous nous sommes ensuite envolés vers le sud pour la dernière étape de notre croisade à quatre.


Ayant raffolé de notre expérience à Chiang Mai, nous étions heureux de constater que la location d'un scooter est pratiquement indispensable sur l'île de Phuket. Ses dimensions sont d'ailleurs beaucoup plus grandes qu'on ne l'avait imaginé, elle est à peine plus petite que l'île de Laval*! On y compte une douzaine de plages et quelques points d'intérêts dispersés çà et là. Il aurait été vraiment dommage de se limiter à une seule baie, même si c'est ce que la plupart des touristes font. De plus, le meilleur endroit où poser ses affaires sans dépenser une fortune est Phuket-town, évidemment un peu excentré. Avoir son propre véhicule devient alors indispensable.


On comprend vite pourquoi Ko Phuket est une destination touristique de renommée mondiale depuis quelques décennies; les plages sont p-a-r-a-d-i-s-i-a-q-u-e-s. Cela ajouté au fait que la Thaïlande est parmi les plus développés des pays de l'Asie du sud-est, que la vie y est encore très abordable et que le peuple est extrêmement gentil et accueillant (j'ai l'impression d'avoir écrit ça souvent dans les derniers mois...), on s'explique facilement pourquoi chaque mètre carré de la côte ouest est exploité par d'immenses complexes hôteliers qui s'entassent les uns sur les autres. On ne vient pas sur l'île de Phuket pour être à l'abri des regards, on y vient pour voir et être vu. La réputation de ce coin de paradis (quoique cette affirmation peut faire l'objet d'un débat sans fin) se mesure au nombre de parasols qui se succèdent le long des plages, littéralement envahies par des vacanciers venus du monde entier. Sur la plage de Kata, la plus jolie, on dénote une forte prédominance de Russes et de Scandinaves.


Inutile de vous décrire en quoi consistaient nos journées passées à Phuket, c'est exactement ce que vous vous imaginez. Le farniente. Disons que ça n'a pas été la période la plus difficile de notre voyage, loin de là. On doit remercier tout spécialement Nicole et Claude pour les quatre jours de rêve passés à la villa, expérience qu'on n'aurait jamais pu vivre autrement. Je ne parle pas ici seulement de l'aspect financier mais surtout de la présence de chacun, de toutes ces belles interactions et ces moments précieux qui auront donné le ton à un séjour inoubliable. D'ailleurs, il en va de même pour l'entièreté des trois semaines passées en leur compagnie. Voyager à quatre, deux couples de deux générations différentes de surcroit, oblige toujours à faire quelques compromis. Dans notre cas, si peu. Nos connaissances sur le terrain jumelées à leur soif de découverte ont fait de nous une équipe hors-pair. La bonne entente était toujours au rendez-vous et chacun aura contribué à rehausser l'expérience des autres. On a maintenant tous le goût de revenir... ou d'y rester.