lundi 28 mars 2011

Bornéo


Notre itinéraire initial ne comprenait pas d'arrêt sur Bornéo mais heureusement pour nous, le hasard a bien fait les choses. On a apprécié pleinement chacune de nos journée sur cet arche de Noé de la biodiversité! L'île a d'ailleurs été une source d' inspiration pour Charles Darwin et sa théorie sur l'évolution naturelle. De nos jours, Bornéo ne cesse d'impressionner les biologistes qui y découvrent encore en moyenne trois nouvelles espèces à chaque mois.

L' île est partagée par trois pays: l'Indonésie, le Brunéi et la Malaisie. Visa obligeant, on ne s'en est tenus qu'à cette dernière portion et on a opté pour la province de Sarawak, celle de Sabah étant plus fréquentée et plus coûteuse à parcourir. Il va sans dire qu'en deux semaines, on n'a pu qu'effleurer la surface de cet immense terrain de jeu.



Arrivés à Kuching, la capitale de la province, on a rencontré Maude, une sympathique Montréalaise avec qui on a passé les jours qui ont suivi. Dès le début, chaque journée amenait son lot de surprises sur cet ultime paradis tropical. On a commencé par visiter le Parc National de Bako, où on a eu la chance d'observer des singes nasiques dans leur habitat naturel. Quelle créature admirable! On a même pu les admirer nager. C'était magique. Ils ont un nez immense qui leur sert de cage de résonance pour amplifier leurs cris et qui attire également les femelles. On a lu que celles-ci avaient un penchant marqué pour les nez les plus gros. D'ailleurs, pendant la période d'accouplement, il paraît même que le nez des mâles se gorge de sang... et devient plus gros.

Nos observations de la faune se sont poursuivies dès le lendemain, au centre de réhabilitation des orang-outans de Semmengoh. Là-bas aussi, on a eu de la chance et on a pu observer dans leur habitat naturel plus d'une dizaine de ces spécimens, qui ressemblent de façon troublante à l'homme avec leurs mimiques faciales très expressives. Ils grimpaient aux arbres, sautaient de liane en liane, se tiraillaient... On avait parfois l'impression qu'ils savaient qu'on les observait et qu'ils se prêtaient volontiers au jeu.

Après Kuching, on s'est dirigés vers Miri où on a entrepris une tournée des parcs nationaux de la province de Sarawak. Une biodiversité remarquables, des grottes, de la forêt primaire, de la forêt secondaire, des collines et des piscines naturelles pendant plus d'une semaine: on a trekké, trekké, trekké, jusqu'à ce que nos jambes nous supplient d'arrêter!

lundi 21 mars 2011

Georgetown et Kuala Lumpur


Nous voilà enfin en Malaisie! Après six heures en minibus, on est arrivé à Georgetown, sur l'île de Penang. Le contraste avec la Thaïlande saute aux yeux dès les premiers instants: les femmes voilées, les mosquées et les salles de prière sont omniprésentes. Sans parler de l'alcool qui est hors de prix! On remarque également un niveau de vie largement plus élevé.

À part flâner dans la ville et s’imprégner de son ambiance coloniale, il n'y a pas grand chose à faire à Georgetown. Il y avait quand même un quartier indien typique, avec ses vendeurs d'épices, de sucreries, de samosas et de saris, sans parler de la musique à tue-tête à chaque coin de rue. Ça nous a rappelé de bons souvenirs et on s'est régalés à plus d'une reprise de naans et de thalis. Après avoir étudié et malheureusement mis de côté la possibilité d'aller visiter l'onéreux Taman Negara, le plus grand parc national de la Malaisie, on s'est dirigés directement vers Kuala Lumpur.

La capitale de la Malaisie est à l'image du reste du pays, soit un gros bouillon de culture chinoise, indienne, thaïlandaise et bien d'autres. Nos papilles gustatives en ont grandement profité! Sushis, thalis, caris, omelettes aux huitres ou nouilles japonaises, chaque repas étaient un véritable délice.

C'est une ville exceptionnellement agréable à visiter, au même titre que Pékin et Bangkok. La découverte des quartiers chinois, indien et malais et de Bukit Nanas, le Central Park de KL ont occupé nos journées, avec en plus la visite des fameuses tours Petronas et une escapade d'une journée à Putrajaya, une ville à l'architecture remarquable où tout le gouvernement fédéral a été relocalisé il y a quelques années. On a même assisté au populaire défilé de chars d'assaut organisé dans le cadre de la journée nationale de l'armée, le 6 mars. Pour l'occasion, des milliers de militaires débarquent sur la place Merdeka et font des démonstrations avec leurs armes et leur matériel. On peut toucher à tout, monter sur les chars... Le rêve de n'importe quel petit garçon!

Les déplacements sont aisés à Kuala Lumpur, à condition que la destination soit à distance de marche d'une station de métro, sinon gare aux embouteillages! On l'a appris à nos dépends en tentant de prendre un taxi vers l'ambassade de l'Indonésie en pleine heure de pointe: les chauffeurs refusaient catégoriquement de nous y mener en raison du trafic monstre qui nous attendait. Il nous a fallu prendre le métro pour se sortir de la zone critique, avant de finalement convaincre un taxi de nous y mener. Tout ça pour rien, parce que notre demande de visas a été refusée. Un peu surprenant car on était dans l'impression qu'il ne s'agissait que d'une formalité, comme dans les huit autres pays qu'on a visités dans les derniers mois. Aucune explication, mais ils nous ont tout de même remboursé les frais avec le sourire. Nous qui pensions passer les deux derniers mois du voyage en Indonésie, il nous a fallu revoir nos plans!

Comme on peut rester jusqu'à trois mois en Malaisie sans visa, on va en profiter et quitter la péninsule pour aller faire un tour sur la portion malaisienne de l'île Bornéo. Par la suite, on part quand même pour l'Indonésie où on va tenter d'obtenir un visa de 30 jours en arrivant. C'est, semble-t-il, plus facile de cette façon. On l'espère!


jeudi 3 mars 2011

De Khao Sok à Hat Yai


Voici la dernière portion de nos aventures, depuis Phuket jusqu'en Malaisie.

Après un court séjour à Surat Thani pour aller à la rencontre d'Alex, le frère de Fred, nous nous sommes dirigés vers le Parc National de Khao Sok. Inutile de spécifier à quel point nous étions heureux de le retrouver après presque neuf mois! C'est donc avec un immense plaisir qu'on entame à trois la dernière partie de ce périple.

Passer quelques jours dans la jungle à Khao Sok nous a fait le plus grand bien après toutes ces (épuisantes) journées passées à la plage. Ça a été l'occasion de faire une randonnée plutôt exigeante au cœur de la forêt et de rattraper paisiblement le temps perdu avec Alex dans un mignon petit bungalow, niché au beau milieu d'un paradis tropical.

Puis, cap vers le sud à Railay. C'est un endroit aux paysages uniques et bien qu'il ne s'agisse pas d'une île, on ne peut y accéder que par bateau. Malgré ses admirables mangroves aux marées rapides et ses plages bordées de pics rocheux, notre expérience y a été un peu moyenne en raison des infrastructures laissées à l'abandon et de l'absence de contact avec les Thaïlandais. On a également vécu quelque chose de similaire à Koh Lanta, toujours vers le sud, qui n'est qu'un ramassis de complexes hôteliers et de restaurants qui servent des versions occidentalisées des spécialités locales. Il est carrément frustrant (voire impossible) de tenter d'y voyager de façon indépendante et les quelques contacts qu'on a réussi à avoir avec les Thaïlandais étaient biaisés. Cette étape nous a forcé à repenser au reste de notre itinéraire: il nous faudra sortir davantage des sentiers battus.

Comme l'expérience vécue dans le sud de la Thaïlande nous a déçus, on a choisi de presser le pas vers la Malaisie. On a parcouru les quelques 300 kilomètres qui nous séparaient de la frontière en deux jours, en faisant étape à Trang et à Hat Yai, deux villes bien plus authentiques où l'on a eu la chance de visiter un marché de nuit fréquenté uniquement par les Thaïs et récolter de nombreux sourires.