mardi 24 août 2010

Mamallapuram



Vanakkam,

Wow! Ça y est, un autre coup de coeur... Il est pratiquement impossible de ne pas tomber en amour avec Mama. Petit village sur le bord du golfe du Bengale, ancienne colonie de pêcheurs... Bref, des ruelles à faire rêver et une plage sablonneuse pas trop fréquentée, ce qui est plutôt rare en Inde. On y est resté quatre jours, dans une belle petite chambre avec vue sur les vagues... Le paradis, à 4$ la nuit. Un paradis qui aurait malheureusement très bien pu y passer en 2004, lors du tristement célèbre tsunami. Par contre, aujourd'hui le village n'est plus du tout en chantier: ceux qui avaient à reconstruire l'ont fait, souvent en en profitant pour agrandir et améliorer. Certains restaurants affichent avec nostalgie les photos de leur ancienne bâtisse, avant que l'immense raz-de-marée ne vienne tout détruire sur son passage. Ironie du sort, il a toutefois facilité l'exploration archéologique de sculptures jusque-là enfouies sous le sable...

N'allez quand même pas croire qu'on ait passé quatre journées à se faire dorer sur la plage (!), car Mama dispose également de trois attraits touristiques remarquables. Le shore temple et les cinq rathas (des petits temples sur roues, cousins du char allégorique, sculptés à même la roche) nous ont laissés sans mots. Contre toute attente, on doit retirer ce qu'on a déjà mentionné concernant le tourisme "architectural", comme quoi cela ne nous intéressait pas. C'est bien différent quand on a devant soi des vestiges vieux de plus d'un millénaire... L'endroit émane alors un mystère quasi tangible. On adore!

Le troisième attrait, et non le moindre, s'agit de l'Arjuna's Penance: un immense parc où sont disposés petits temples, grottes et sculptures à travers des cap rocheux. C'est un ensemble assez original, et ma foi, assez difficile à décrire. Au milieu, on retrouve une immense roche qui semble en équilibre précaire sur un terrain accidenté. C'est la Krishna Butter Ball, une boule de beurre donc, que le dieu Khrisna, encore bébé, aurait échappé en mangeant et qui serait donc tombée du ciel... Les Indiens vivent leur spiritualité de façon tellement colorée et vivante, croyant en un dieu éléphant, une déesse à plusieurs bras et se peinturant le visage avec des couleurs vives... Comment ne pas apprécier l'hindouisme? Ses adeptes ne semblent jamais manquer de tolérance à l'égard des autres religions non plus. On entend rarement parler d'hindouistes extrêmistes disons! Bref on comprend que certains voyageurs soient fascinés par cette doctrine. De notre côté, on prend un sincère plaisir à observer, sans pour autant avoir envie de s'y convertir ou de sauter à pieds joints dans le Gange...

Parlant de Gange, on n'a pas revécu d'expérience similaire à Varanasi depuis. Il est vrai que les villes visitées après celle-là étaient moins éprouvantes, mais nous aussi avons changé notre façon de voir les choses. On réfléchit beaucoup ces temps-ci sur la notion de "bon" voyageur. Le mot "touriste" semble parfois prendre une connotation péjorative... On en voit de toutes les sortes ici, et forcément ça déclenche une remise en question. On s'efforce d'adhérer à certains principes de base: entrer en contact le plus possible avec les habitants de la place, être respectueux dans notre façon d'agir, observer leurs coutumes... Il y a aussi des choses plus simples, comme de ne pas jeter de déchets par terre (tout un défi en Inde!), ou encore ne pas systématiquement photographier tout ce qui se passe autour de nous. Est-ce qu'on pourrait dire qu'un bon voyageur intéragit de facon minimale avec l'environnement, et faire rimer voyageur avec observateur? On aimerait bien avoir votre opinion là-dessus. Qu'en pensez-vous? Comment doit-on faire pour "bien" voyager?

Pour en revenir à Mama, pour notre avant-dernière journée, on s'était réservé des activités à faire dans la région, aux alentours du village. C'est certain qu'on aurait pu prendre le bus pour se déplacer, mais on a décidé de faire une petite folie. Je ne sais pas si c'était le soleil qui a tapé trop fort sur nos têtes, mais on a choisi de louer... une moto! Fort de son cours moto-101 dispensé par quelques Bangladeshis à Mongla, Fred n'avait qu'une seule idée en tête depuis quelques semaines: rouler à nouveau. Je me suis laissée convaincre! On a magasiné un peu et opté pour une rutilante TVS Apache. Il faut que j'avoue que j'étais assez nerveuse quand j'ai grimpé derrière lui sur la monture, mais mes appréhensions se sont dissipées pour faire place à un thrill exaltant. J'ai été hyper impressionnée par Fred qui conduit ça comme de rien! Sans formation, sans aucune vraie expérience préalable... mais il savait comment ça fonctionnait, et est passé de la théorie à la pratique comme s'il avait roulé à moto toute sa vie. Il faut croire qu'il a ça dans le sang, comme son père! Tu aurais été fier de le voir, Jean. Il était calme, réfléchi et prudent, sans jamais hésiter ni louvoyer. Sans compter des facteurs de difficulté supplémentaires, comme la conduite à gauche, les vaches et les singes qui sortent de nulle part!

On a donc pris la moto pour aller au Madras Crocodile Bank Trust, un centre d'herpétologie à une vingtaine de kilomètres de Mama. Encore une fois, un peu comme avant d'aller au zoo de Calcutta, on avait quelques appréhensions, notamment la peur de tomber sur un freak show où les employés gavent les crocodiles avec des poulets, pour amuser les touristes, mais ce ne fut pas le cas. Le centre semble avoir une bonne vocation, et aide les espèces en voie d'extinction de la région. Par exemple, les reptiles qui sont nés en captivité sont élevés de sorte à ce qu'ils développent leur instinct (ils doivent chasser leur nourriture et vivre avec d'autres espèces, notamment), afin de pouvoir réintégrer avec succès leur habitat naturel le moment venu. Bref, un beau petit centre avec des panneaux explicatifs pertinents et juste assez complexes.

Notre journée à moto s'est poursuivie vers Tirukalukundram (ou Thirukazhukundram!), un autre village de la région dont le principal attrait est un temple au sommet d'un immense pic rocheux. Pour y grimper, près de 600 marches en pierre nous attendaient, à monter obligatoirement nu-pieds. Une fois en haut, on était tellement impressionnée par la vue qu'on en a oublié de visiter le fameux temple! On est rentré à Mama en faisant quelques détours, histoire de profiter le plus possible de la moto et s'amuser avec l'appareil-photo. Une expérience qu'on a adoré donc, et qu'on va certainement recommencer!

lundi 23 août 2010

Chennai



On entre ici dans ce qu'on pourrait appeller la deuxième partie de notre séjour en Inde. Après le Bangladesh et quelques jours à Calcutta, nous voici donc dans l'état du Tamil Nadu, environ 1700km plus au sud. Pour se rendre, nous avons évidemment choisi le moyen de transport par excellence de l'Inde, le train. Et pour éviter d'en garder des séquelles psychologiques importantes, le trajet (on en avait pour 30h) a été coupé en deux parties avec un arrêt à Puri et Bhubaneshwar dans l'état de l'Orissa.


D'abord Puri. Avouons le franchement, le seul véritable intérêt qui nous motive à passer par ici est de se faire griller la bédaine sur la plage. Une fois sur place, c'est à peu près ce qu'on a fait. À peu près? Je m'explique. Premièrement, la surface de sable qui sert habituellement à prendre une belle marche, jouer au volley ou étendre sa serviette n'est pas particulièrement invitante. Deuxièmement, on y avait pas pensé, mais les Indiens ne prennent pas vraiment le temps de s'allonger sous le soleil dans le but d'améliorer la couleur de leur teint. De toute façon, mis à part quelques adolescents surexcités qui se baignent en caleçons, la plupart des vacanciers indiens déambulants sur la plage sont tout habillés! Chemise et pantalon long pour les hommes, sari coloré pour les femmes. Ce qui nous amènent au troisième point, nous comprenons qu'il serait très mal vu que Joëlle se découvre plus que les épaules et les rotules en public. Bon, ça nous a pas empêché de se baigner quand même, ça faisait longtemps qu'on attendait ce moment. La surprise cependant c'est que le courant et les vagues sont drôlement forts et il faut faire vraiment attention. Est-ce que ce sera comme ça sur toute la côte? On pourra vous en parler plus longuement dans 3 ou 4 semaines après avoir eu la chance de fréquenter d'autres bouts de plage de l'Inde du sud. Heureusement, l'eau est bonne.


À un peu plus de 60km à l'intérieur des terres, on trouve Bhubaneshwar. Et à Bhubaneshwar on trouve des temples. Plusieurs temples. À un point dans l'histoire, paraitrait-il qu'il y en avait plus de 1000. Il y en aurait maintenant encore une trentaine. Précisons ici que Joëlle et moi ne sommes pas tellement fous de ce genre de monuments mais bon, c'est ce qu'il y a à voir. Je ne saurais vous en dire plus sur cette journée à part que nous avons été agréablement surpris par notre visite, les temples étant bien plus intéressants à découvrir qu'à l'habitude. Et pour rehausser l'expérience, il y avait beaucoup d'agitation en Inde ce jour là, pour la fête de l'indépendance.


Allons-y maintenant avec une petite anecdote des transports. La deuxième portion du trajet consistait en un périple de 1200 km sur 20h avec assurément (selon ce qu'on anticipait) un retard de 3-4h, ce qui aurait fait notre affaire compte tenu de l'heure d'arrivée prévue à 3h du matin. Comme à l'habitude, nous avions réservé nos places en couchettes pour bien passer la nuit. Et comment s'est passé cet énième voyage sur le chemin de fer? Si ça n'avait été que du fait que le train était rempli bien au-dessus de sa capacité (des passagers, par dizaines, couchaient litéralement par terre dans l'allée), j'aurais dit super mais en prime, nos compagnons de compartiment étaient une sympathique famille de Bangladeshis qui mettaient du riz partout et faisaient pisser leur enfant directement parterre. Juste là, en plein milieu, même pas dans l'coin! Je m'excuse si c'est dit sans censure mais c'est pour vous donner une bonne idée de la scène. Elle se lève avec son p'tit qu'elle tient à bout de bras et... voilà! C'est simple. Sans même regarder autour. Le plus absurde c'est que personne n'a rien dit. Pas de réaction. Comme si quelqu'un c'était mouché. J'veux bien croire que les Indiens ont des habitudes de vie différentes, qu'ils sont tolérants et bla bla. De là à faire ses besoins dans son propre espace, y'a une marge! Quand on a réalisé avec horreur que la flaque jaunâtre s'étendait et s'approchait dangereusement de nos backpacks, Joëlle s'est quand même permis de lui demander, la prochaine fois, de l'amener jusqu'aux toilettes qui sont, en passant, à maximum 5 mètres de son siège. Réponse: ok. Les Indiens ont la fâcheuse habitude, quand ils ne comprènent pas ce qu'on leur dit, de répondre par l'affirmative. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que ça fait assez longtemps qu'on est ici et qu'on le sait quand ça arrive. C'était le cas. Autres détails amusants pour comprendre ce qui se passe: le petit boutchou à environ 2 ans et est agité comme tous les jeunes de son âge. Adorable. Par contre, il le serait encore plus s'il n'était pas à moitié nu en permanence. La moitié du bas, évidemment. Quelques heures plus tard, après l'avoir gavé toutes les quinzes minutes, la nature s'est chargé de leur passer le message. Psssssssss. Sans avertissement cette fois-ci. Pas le temps de se lever, elle en avait plein le sari. Dommage qu'ils ne connaissent pas cette merveilleuse invention qu'est la couche.


Enfin, nous arrivons à Chennai. La ville est la 5e de l'Inde en population avec plus de 4 millions d'habitants et est situé sur le littoral du Golfe du Bengale aussi appellé Côte de Coromandel. La langue parlé ici, le Tamoul, est complètement différente de l'Hindi, langue la plus parlée en Inde. Jusqu'en août 1996, Chennai avait pour nom Madras mais comme pour Mumbai et Kolkata (anciennement Bombay et Calcutta, le temps de l'époque coloniale anglaise) le gouvernement indien lui a redonné son ancien nom. Pour résumer notre séjour ici : grosse ville, grosses artères, les distances entre les trop peu nombreux points d'intérêts sont longues. Il y a la plage, à l'image de la ville. Large et longue, elle serait la deuxième plus grande plage du monde après celle de Cox's Bazar au Bangladesh. Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit nécessairement belle et invitante. Elle aura été le lieu d'une bonne marche de santé mais sans plus. Le soleil est bien trop écrasant. Pour ceux qui pensent qu'on "s'habitue" à la chaleur suffocante, je vous le confirme, non, pas du tout. On a bien hâte d'être en Chine en septembre où il fera une bonne dizaine de degrés de moins. Bref, quoi dire de plus qu'on n'ait pas déjà dit jusqu'ici? Chennai, ça reste l'Inde. Une ville tourbillon où les gens, le bruit, la chaleur et les odeurs se mélangent et nous rentrent dedans. Heureusement, on a gagné de l'endurance depuis notre arrivée.

vendredi 13 août 2010

Calcutta (2e partie)



Il y avait quelque chose dans l'air quand on est revenus à Calcutta. C'était réconfortant de retrouver le même quartier, la même rue, le même hostel... On se sentait presque comme chez nous! C'était tout aussi agréable de croiser des visages familiers, de reconnaître d'autres backpackers et de retrouver la délicieuse nourriture des petits kiosques sur la rue.

Côté itinéraire, on compte se donner encore un mois en Inde, histoire de lézarder un peu dans le sud. Par la suite, on partira enfin à la découverte de l'empire du milieu! Comme Calcutta est la dernière ville sur notre itinéraire possédant une ambassade chinoise, notre prochain défi consistait à obtenir nos visas. Ce n'est pas une mince tâche quand on souhaite faire un voyage indépendant, c'est à dire parcourir le pays sans l'entremise d'une agence. Et dire que les visas indiens et bangladeshis ont été si faciles à obtenir!

La première étape vers l'obtention du précieux sésame consiste à rassembler les (nombreux) documents requis. Il nous a fallu écrire une lettre expliquant pourquoi on voulait allez en Chine faire du tourisme et énumérer les villes qu'on pensait visiter. De plus, il fallait prouver avoir les fonds suffisants pour se supporter financièrement une fois sur place. Le troisième exigence, et non la moindre, demande de disposer d'un billet d'avion aller-retour. Ils veulent s'assurer qu'on va bel et bien quitter le pays quand le visa sera expiré... Le problème a deux faces pour nous: premièrement, on ne veut pas acheter de billet d'avion avant de se voir accorder le visa, et deuxièmement, on compte sortir de la Chine par voie terrestre en entrant au Laos. Sans entrer dans les détails, disons qu'on a magasiné les billets d'avion en tenant compte de leurs modalités de remboursement...

Une fois tous les documents rassemblés, une dernière surprise nous attendait: l'ambassade n'accepte pas l'argent comptant, ni la carte débit, ni la carte de crédit, ni les chèques personnels! On paye comment? Par chèque certifié seulement. Le nouveau défi consistait alors à trouver une banque indienne qui accepte d'en émettre un sans que nous ayons à ouvrir de compte chez eux, ce qui n'est pas possible de toute façon. On finit par trouver, la State Bank of India accepte de nous le faire. Fiers de tous nos documents, on va déposer notre application à l'ambassade. La préposée regarde la traite bancaire et... surprise! Elle nous informe que le nom légal de l'ambassade a changé le mois passé, passant de "Consulate General of the People's Republic of China in Kolkata" à "Chinese Consulate General in Kolkata". La modification n'était pas encore mentionnée sur leur site internet et nous a donc échappée... En gros, elle ne peut pas accepter notre chèque parce qu'il ne leur est plus adressé.

On retourne à la banque, essaye de faire comprendre qu'on veut annuler la traite bancaire pour en faire émettre une autre. C'est là que le vrai plaisir commence! On doit d'abord se rendre au bureau de poste, acheter un timbre spécial, qu'il faut coller sur la traite avant de revenir à la banque. Sur place, il faut écrire une belle lettre, expliquant pourquoi on veut annuler la traite, stipulant que c'est de notre faute entièrement et qu'on ne croit pas au bonhomme 7 heures. S'en suivit une bonne heure d'attente, remplie d'indienneries et de frais supplémentaires. Mais au bout de la ligne, la patience a rapporté: on a réussi. Quatre jours plus tard, on avait du mal à croire qu'on tenait bel et bien en main les précieux visas.

Pour s'occuper pendant ces quatre jours, on a, entre autres, visité le zoo d'Alipore, le plus vieux en Inde. Il a fait couler de l'encre dans les années 70 en implantant un programme spécial visant à accoupler un tigre avec un lion, histoire de faire des "tigons"... Bref rien de bien éthique! On arrivait avec quelques appréhensions. N'empêche qu'on a été relativement surpris de voir que la plupart des animaux semblaient bien traités, dans des enclos adaptés. Le rhinocéros indien (à une corne donc) nous a beaucoup impressionné! Autrement, on a été voir le temple hindou Birla et on s'est promené brièvement dans le Chinatown avant de complètement se perdre, pour finalement réaliser en regardant notre map qu'on n'était pas du tout au bon endroit...

Nous partons ensuite pour Puri, histoire de s'offrir une journée à la plage et faire nos adieux à l'Inde du nord. Notre prochaine destination sera Chennai (Madras), dans l'état du Tamil Nadu.

dimanche 8 août 2010

Le Bangladesh (2e partie)



Le voyage à bord du Rocket boat, s'il avait eu pour destination Khulna, aurait été notre dernière activité au Bangladesh. Pour toutes sortes de raison, on ne voyait plus vraiment d'intérêt à rester, compte tenu que nous serions déjà à proximité de la frontière. Heureusement, le hasard fait bien les choses. Notre périple en bateau ne nous amènera qu'à Pirojpur, quelques heures avant Khulna, et nous devrons nous débrouiller en bus par la suite. Khulna pouvait attendre, on a décidé d'en profiter et d'aller voir dans le coin de Mongla, à l'entrée des Sunderbans. Superbe revirement de situation. La route de Pirojpur à Mongla valait le détour à elle seule.

Revenons sur le Rocket boat. On ne savait pas trop à quoi s'attendre de cette aventure. Dans les faits, ce bateau sert de moyen de transport, un peu comme prendre un train de nuit sur une couchette. Notre scepticisme vient de tout ce qu'on a pu lire sur le sujet avant de s'embarquer: pur plaisir pour certains, cauchemar pour d'autres... C'est surtout les histoires d'horreur qui ont retenu notre attention, particulièrement celles impliquant un naufrage ou une infestation de coquerelles. Heureusement, rien de tout ça ne s'est produit. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avions opté pour une cabine en première classe. Rien à voir avec l'idée qu'on se fait d'une chambre de luxe, celles sur ce bateau sont tout juste acceptables. Nous avons eu droit à un petite mais coquette cabine climatisée. De toute façon, le guichetier aurait probablement refusé de nous vendre des billets en 2e ou 3e classe. (Exemple similaire, on a déjà lu que certains tenanciers d'hôtel refusent d'accueillir des étrangers jugeant que leur établissement n'était pas convenable, situation qu'on a vécu par la suite). Évidemment, c'est ici que se regroupe la grande majorité des passagers, la 3e classe ou deck class consiste en une immense aire ouverte en plein milieu du bateau pouvant contenir plus de 300 personnes qui étendent leur couverture là où il y a de la place. N'oublions pas que c'est un trajet de nuit. Je ne sais pas comment ces gens ont fait pour fermer l'oeil mais moi j'ai été hanté par l'idée de voir le bateau couler sous mes pieds, en pleine nuit, avec juste assez de bouées de sauvetage pour sauver... en fait, j'en ai vu qu'une seule. Et c'est sans parler du vacarme émit par les vibrations incessantes du moteur. Malgré tout, le fait de se réveiller au milieu d'une charmante rivière bordée d'une éblouissante végétation compense pour les petits désagréments. La vue du pont était superbe d'autant plus que nous avions un accès VIP sur la passerelle du dessus, en face de la cabine du commandant.

En me réveillant ce matin-là, j'aurais pu imaginer ce que je voulais dans ma journée mais je n'aurais jamais pensé à ça. Après un décevant tour du village de Mongla à pied - rien à voir, rien à faire - on s'assoit à côté d'un tea stall en attendant notre rendez-vous (on veut négocier un tour dans les sundarbans). Devant nous se tient une moto comme on en voit partout sur le sous-continent indien. Bajaj Pulsar, Hero Honda Splendor, TVS Apache, elles sont à peu près toutes pareilles. Bizarrement, pour un marché aussi énorme, je m'étonne de ne pas voir plus de différents modèles que ça. Le potentiel est encore immense et la même chose s'applique aux voitures. Elles roulent déjà par million mais le nombre de modèles semble s'arrêter à 15. Ils achètent tous les mêmes véhicules. Donc, assis devant la moto, un homme à la carrure plutôt arrondie nous aborde sans détour: "Tu veux rouler? Je te la laisse pour 200tk/h.". Mon hémisphère gauche, stimulé par l'idée de conduire une moto pour la première fois, est destabilisé par cette possibilité inattendue. L'hémisphère droit, mieux entrainé et plus direct, est plus rapide"Trop cher". Au même moment, la personne qu'on attendait arrive. Le but principal de notre visite à Mongla est d'aller dans les Sundurbans mais nous savons que ça peut être compliqué et onéreux alors on rencontre tout ceux qui disent y offrir des tours en bateau avec guide. Après la rencontre, à la seconde où on mets le pied dehors, un jeune homme s'approche, visiblement enthousiasmé par ce qu'il allait nous dire: "Tu veux l'essayer?", dit-il en pointant sa rutilante moto rouge. Toutes sortes de questions m'ont traversé l'esprit. Est-ce qu'il est sérieux? Combien va-t-il me demander? Est-ce que j'ai le droit? Est-ce que je sais vraiment conduire une moto? Je dois avouer que, ayant vu mon père conduire plusieurs motos depuis ma tendre enfance, j'ai toujours voulu pouvoir en conduire aussi. J'ai juste jamais pris la peine de pousser ce projet plus loin. Ok, pas le temps de répondre à toutes ces questions, c'est ma chance! J'enfourche la moto. Ils sont maintenant une dizaine autour de moi, curieux de voir le seul touriste en ville se planter en tournant le coin sur la rue principale. Pas facile à démarrer, la bécane à pourtant l'air neuve. J'y arrive. Clutch, shift, gaz. Waow, ça avance! Une autre fois, passe en deuxieme. Ça marche! Exhilarating comme disent nos voisins (j'aime ce mot). Je fais un petit tour et je l'étouffe en arrivant. Bon, c'est déjà fini que j'me dis. Ce court moment de plaisir restera gravé à ma mémoire. C'était sans savoir ce qui allait suivre. Un autre Bangladeshi s'amène, tout aussi enthousiaste que le premier. Il me tend ses clefs et pointe vers sa moto. C'est reparti! J'étire le plaisir et fait un plus grand tour cette fois-ci. Je reviens, le sourire fendu jusqu'aux oreilles, l'adrénaline dans le tapis. Un autre m'offre la sienne. Il insiste. Et de 3! Personne ne m'a demandé d'argent, c'était juste pour le plaisir. C'est comme si faire conduire leur moto à un occidental portait chance... Jamais j'aurais pensé apprendre à conduire une moto sans cours, encore moins ici. Mais c'est comme ça au Bangladesh. Vivre le moment présent (un clin d'oeil pour toi, cher Claude). Les gens présents à ce moment-là ont certainement eu autant de plaisir que moi. Ou c'est leur plaisir qui est contagieux.

Plus le temps passe, plus on se félicite d'avoir choisi de venir au Bangladesh. Ce pays nous avait réservé plusieurs surprises. Nous voilà donc sur le quai pour ce qui s'annonçait être un petit tour de bateau sans intérêt dans les Sunderbans (parce qu'on est en pleine mousson, on ne peut pas les visiter en profondeur) entrecoupé de la visite moche d'une réserve d'animaux sans pouvoir en voir un seul car ils sont tous cachés... Bref on était pas vraiment enthousiastes, on y allait juste parce qu'on se disait "tant qu'à être ici". C'est exactement ce qui c'est produit, sauf que Joëlle a décidé de pimenter la visite. Rendus à mi-chemin d'un sentier, le guide nous explique que le chemin est barré car, à ce moment-ci de l'année, il est enfouit sous du loam (mélange de sable, d'argile et de limon). Bref, on ne peut pas aller plus loin. Sauf que, décidée à ne pas revenir par où nous étions venu, Joëlle lui dit tout bonnement: "C'est pas un peu de boue qui va nous empêcher d'avancer.". Le guide la regarde, perplexe. Moi aussi. J'lui dit que ça n'a pas de bon sens et qu'en plus le guide n'avait pas l'air à penser que c'était "juste un peu de boue". Non, on ne va pas plus loin. En me retournant, je me mets à penser à la suite des choses, qu'on avait en fait déjà terminé la visite et qu'on retournerait à l'hotel, déçu de notre visite avec encore la moitié de la journée à s'occuper. Ok, c'est correct, on y va. On va marcher dans le loam. Première constatation, c'est drôlement similaire à de la glaise et ça colle aux sandales. On s'enfonce dans le sentier autant que dans cette matière gluante. Le problème de sandale ne durera pas trop longtemps car il faudra les enlever sinon, on risque de les perdre. Elles ne suivent plus le pied, elles collent au fond. On en a jusqu'aux genoux! Sans compter les branches d'arbres, les racines et... les crabes. D'ailleurs, c'est à peu près le seul animal qu'on a vu dans cette réserve. Je ne suis pas certain d'aimer notre escapade dans la forêt, mes pieds non plus. En autant que personne se plante ou se tord le pied, je vais me concentrer sur le positif. Le guide lui, peine à cacher qu'il aurait souhaiter être ailleurs et on voit qu'il s'efforce à garder le sourire et faire des blagues en espérant avoir un bon baksheesh à la fin. Tout est bien qui fini bien. Après 30 minutes, on longe finalement un murêt de brique qui nous mène à un étang où on a pu se rincer comme il faut. On était couverts de boue (euh, de loam). Merci à Joëlle pour cette aventure improvisée qui a transformé une journée ordinaire en journée extraordinaire.

Jeudi 5 août, c'est la journée nationale de l'incompréhension. Je ne pensais pas que la barrière de la langue pouvait être aussi haute. La veille, en cherchant comment se rendre au village de Narail dans l'espoir de voir de la pêche à la loutre (attention, on ne pêche pas la loutre elle-même,, c'est une aide), on est tombé sur un jeune qui se débrouillait en anglais et qui tenait absolument à nous trouver un lift pour y aller. Un appel plus tard et le tour est joué. 10 am, son cousin vient nous chercher et nous amène jusqu'au bon bus. Jour "j", 10h30, on était trois assis sur une moto qui roulait à vive allure dans une direction qui me semblait être pas la bonne. Il se dirige vers la frontière. Pas surprenant. Ils m'ont tellement posé de question la veille qu'avec leur vocabulaire de 10 mots d'anglais, ils ont dû mélanger mes réponses et nous voici en direction opposée d'où on veut aller. Lost in translation. On a fini par se comprendre et je vous jure que ç'a été aussi difficile que d'apprendre le Bangla en une journée. 25 km et 1h15 plus tard, on arrive finalement à destination. Charmant village de pêcheurs, on passe d'abord dans un marché grand comme un terrain de tennis où ils ne vendent qu'une seule chose, du poisson. La scène est typique. Beaucoup de gens parmi lesquels les marchands courtisent les clients pour écouler les prises du matin. Après un petit tour et un arrêt dans une petite gargotte pour calmer notre appétit, nous partons à la recherche du bateau de pêcheurs qui nous amènera à la pêche à la loutre, technique particulière et typique de ce coin du Bangladesh. Le principe est simple. Les loutres étant d'excellents nageurs, on les entraine à pourchasser et à diriger les poissons directement dans le filet. Reste plus qu'à les remonter. Parait que c'est drôlement efficace mais que les loutres ne sont pas nécessairement de fidèles compagnons. Très têtues, elles sont difficiles à entraîner et peuvent même s'en prendre à leur maître. On a déjà lu qu'un groupe de loutres se serait retourné contre leur propriétaire et l'aurait attaqué... à mort! Bon il s'agit de cas extrêmement rares et ça ne nous empèchera pas de les chercher aujourd'hui. Pour nous aider, Joëlle a même pris soin de dessiner la scène sur une feuille. Une image vaut mille mot. Première tentative, une jasette avec des policiers, nous renvoit vers ce qu'ils appellent le Fishing Office. Ça nous semblait prometteur, jusqu'à ce qu'on se rende sur place. C'est même pas sur le bord de la rivière! Deuxième tentative, on montre notre beau 'tit dessin à tous les gens qu'on croise. Pas de chance, la plupart regarde notre dessin avec un air amusé mais sans plus. Les deux ou trois personnes qui ont eu l'air de comprendre ce qu'on voulait nous ont carrément dit qu'on n'en trouverait pas ici. Ben là, je l'ai lu dans mon Lonely Planet! Troisième tentative, la plus audacieuse, on est carrément monté à bord d'un bateau qui semblait tout juste de retour d'une sortie de pêche. Je suis certain que même encore aujourd'hui, les deux jeunes pêcheurs à bord se demandent ce qu'on leur voulait. On a bien essayé, ils ont regardé notre dessin à l'endroit, à l'envers, tout ce qu'on a réussi à faire c'est d'aller de l'autre côté de la rive, chez des habitants du village voisin. Pas de pêche, pas de loutre mais notre présence a sucité autant d'intérêt que si des martiens étaient débarqués chez eux. En fait, ils ne faisaient peut être pas la différence. Bref, nos espoirs de voir de la pêche à la loutre (ou tout simplement, des loutres) sont tombés à l'eau et ont coulé au fond. N'empêche que le simple fait de se rendre là-bas et d'essayer de se faire comprendre aura été toute une aventure!

dimanche 1 août 2010

Le Bangladesh (1ère partie)



C'est avec un mélange d'appréhension et d'excitation qu'on achète nos billets d'autobus pour Dhaka. Plusieurs choses nous poussaient à vouloir visiter ce petit pays encore méconnu du tourisme, notamment les paysages et la gentillesse légendaire des Bangladeshis. Par contre, on est présentement en pleine mousson, ce qui semble rimer avec pluie constante, vents violents, peut-être même inondations... Le pays reçoit environ un cyclone majeur tous les trois ans, et avec une altitude moyenne de seulement 12 m au-dessus du niveau de la mer, il est particulièrement vulnérable. Certains experts estiment que le Bangladesh est condamné à disparaitre sous les flots, et que ce n'est qu'une question de temps. Selon eux, une hausse du niveau de la mer, ne serait-ce que de 1 m, inonderait près de 50% du territoire. Après deux semaines passées là-bas à découvrir l'immense richesse de ce pays, on ne peut qu'espérer qu'ils se trompent...

L'aller nous a confirmé les dires de certains: leur conduite automobile est des plus téméraires. À un moment, notre autobus en a frotté un autre qui s'en venait en sens inverse. Ça a fait un vacarme immense, mais aucun des deux conducteurs ne s'est arrêté et personne (sauf Fred et moi) n'a bronché. Le train-train quotidien donc! D'ailleurs, tous les autobus, sans exception, sont recouverts de bosses et d'égratignures. Certains ont des fenêtres cassées ou absentes, quand ce n'est pas le pare-brise. Rappelez-vous qu'on est en pleine mousson...

Déjà dans l'autobus, on apercevait une végétation bien différente. Dense, luxuriante et d'un vert si vif, elle semblait s'étendre à l'infini. Le pays étant plat comme une crêpe, on voit bien au loin! L'eau et les rivières font également partie intégrante du paysage. L'autobus a mis presque 17 heures à faire le trajet, et après plusieurs arrêts pour une panne et une fouille (cette fois-ci nous n'étions pas visés, mais ils ont bel et bien trouvé de la drogue dans les valises d'un homme et ont procédé à son arrestation) on a fini par arriver à Dhaka. Un Bangladeshi dans notre autobus semblait vraiment préoccupé par le retard, il n'arrêtait pas de nous dire que ce n'est pas comme ça d'habitude, qu'il espère que ça ne va pas teinter notre expérience au Bangladesh. Ce n'était que la première d'une série d'interactions positives avec les habitants de la place. Ils sont vraiment gentils et sincères. Une fois, un gars s'est trompé en nous indiquant le chemin à suivre... Dès qu'il s'est rendu compte de son erreur, il a rebroussé chemin pour nous retrouver et nous donner la bonne information, se confondant en excuses. Les exemples abondent. Une autre fois, alors que nous cherchions le musée national, un homme nous y a guidé puis a même insisté pour payer nos billets d'entrée! On l'a remercié puis il est reparti. Il n'avait rien derrière la tête, pas d'histoire de "mon beau-frère a un hôtel pas loin" ni de "hey, as-tu besoin d'un guide?", juste de l'altruisme, tout simplement.

N'empêche qu'on crée tout un émoi quand on marche dans la rue. Dès qu'on s'arrête pour acheter à manger ou négocier le prix d'un trajet en rickshaw, les gens s'arrêtent pour regarder, et il se forme un petit groupe d'une vingtaine de curieux autour de nous. Ceux qui parlent un peu l'anglais s'empressent de traduire, d'essayer de nous aider tandis que les autres se contentent d'observer, les yeux ronds tellement ils sont grand ouverts. Certains cachent mal leur surprise; on a vu un rickshaw foncer dans un autre parce que son conducteur nous fixait plutôt que de regarder en avant, et un vendeur de thé dans le train a échappé son cabaret par terre en faisant tout un dégât quand il m'a vu passer dans l'allée!

On a fait une ballade sur la rivière Buriganga, à Dhaka, qui était assez euphorisante! La pluie, le vent, les vagues et la proximité des gros bateaux nous gardaient sur le qui-vive. On ne comptait plus les sourires, les "bonjour!" hyper enthousiastes des gens, c'était vraiment agréable.

Un aspect surprenant au Bangladesh, dumoins pour moi, en tant que femme, a été de réaliser que ce pays musulman est loin d'être aussi austère et conservateur que le laissent croire les écrits. J'étais prête mentalement à me couvrir les cheveux à tous les jours et à ne porter strictement que des manches longues, mais j'ai vite réalisé que ce n'était pas nécessaire. En fait, plus de 15% de la population est hindoue. Les Bangladeshis sont donc habitués de voir certaines femmes qui ne portent pas le voile et semblent très bien l'accepter. Qui plus est, je me faisais moins harceler par les hommes là-bas qu'en Inde. Être une femme et voyager au Bangladesh ne pose qu'un seul réel inconvénient: certains hôtels refusaient carrément de nous louer une chambre, invoquant leur stricte "no-women policy", tentative visant à enrayer la prostitution qui sévit actuellement dans le pays.

Autrement, c'est pas mal plus difficile de retrouver son chemin ici qu'en Inde, la plupart des pancartes étant en bengali. Très peu d'anglais! De plus, contrairement à en Inde, les chiffres aussi sont en bengali. Du coup, impossible de trouver son train sans l'aide de quelqu'un... Mais malgré toute leur bonne volonté, la barrière de la langue est souvent insurmontable. On se sert beaucoup du petit livre avec des images qu'on a apporté, surtout pour acheter à manger sur la rue. Ça aussi, c'est bien différent de l'Inde! Ici, on retrouve du poulet, du mouton et du boeuf partout. Les végétariens que nous sommes ont du mal à être satisfaits... En gros, on mange du riz, du pain et des légumineuses. Quand on réussit à leur faire comprendre qu'on aimerait bien des légumes, ils nous servent des patates!

Dhaka, c'est aussi des embouteillages monstres, composés presque exclusivement de vélo-rickshaws. Pour "faciliter" la circulation, des policiers sont postés aux intersections principales, armés de bâtons. Quand un rickshaw-wallah empiète sur l'intersection, à une lumière rouge par exemple, il se fait rapidement rappeler à l'ordre... en recevant des coups de bâton dans le dos. Et non, il ne s'agit pas d'un léger tapotement dissuasif. Ce sont des coups violents, acharnés et répétitifs. C'est assez difficile à observer (et à accepter) avec des yeux d'occidentaux.

Après Dhaka, on est allé a Srimangal, dans la division de Sylhet. Pendant quelques jours, on a loué des vélos, ce qui nous permettait de nous promener à notre gré autour des plantations de thé. On a visité le Bangladesh Tea Research Institute, joué au soccer avec des enfants, pique-niqué sous les arbres à caoutchouc, bu du thé à 7 étages... C'était magique.Le moment fort de ce bref séjour dans cette division est sans contredit nos quelques heures de randonnée dans le parc national de Lowacherra. Une vraie jungle! On a vu des araignées immenses, des couleuvres, mais malheureusement pas le fameux gibbon. Autre rencontre intéressante, en sortant un peu du sentier principal on est arrivés face-à-face avec une douzaine d'hommes armés de machettes qui coupaient du bamboo en catimini dans le parc. Évidemment, il s'agit d'une aire protégé et l'actvité est interdite! Ils se sont immédiatement sauvés dans la direction opposée, avec plusieurs branches sur les épaules...

Bref, on a adoré Srimangal et les environs. On est ensuite retournés à Dhaka, pour prendre le fameux rocket boat, un vieux paddle-steamer (pardonnez l'énième anglicisme, mais ce n'est pas vraiment plus beau d'appeler ça un "bateau à roues à aubes") jusqu'à Pirojpur. À suivre!