mercredi 6 avril 2011

Surabaya et Kawah Ijen


Ça y est, c'est le dernier. Le dernier pays sur notre liste et le dernier de l'Asie du sud-est, avant l’Océanie et toutes ces petites îles paradisiaques du Pacifique. La République d'Indonésie n'est pas en reste avec ses quelques dix-sept mille îles et cinquante-cinq mille kilomètres de côte, il y a de quoi satisfaire les plus endurcis des voyageurs, même ceux qui ont parcouru plus de... Bon, d'accord, plus de chiffres, je me tais.

Le problème ici, c'est de choisir. L'Indonésie, c'est grand, et trente jours, c'est court. Sans parler de la lenteur des transports! On n'aura jamais autant tergiversé sur le choix d'un itinéraire, et même une fois sur place, ça change toujours. Ce n'est qu'il y a quelques jours que nous en sommes venus à une version définitive. Pour vendre la mèche, on ne sera pas allés bien loin mais on aura fait bien du chemin...

Notre entrée au pays s'est fait par la ville de Surabaya, située dans la partie est de l'île de Java. Pour l'anecdote, la ville tire son nom d'une vieille légende racontant une confrontation entre un requin et un crocodile dans le but de déterminer lequel serait l'animal le plus puissant de la région. En langue javanaise, Suro signifie requin et Buaya signifie crocodile. Première impression de l'Indonésie: on aurait dit être en Inde, en mieux organisé et moins délabré. D'ailleurs, notre arrivée là-bas en pleine nuit nous a rappelé des souvenirs de notre arrivée à New Delhi, en moins traumatisant, heureusement.

Le premier contact avec la population a été positif, spécialement si l'on tient compte du fait qu'il s'agit de la deuxième plus grande ville du pays. Règle générale, plus la ville est grande, plus ses habitants sont insensibles à notre présence. La différence ici, c'est que Surabaya n'est pas touristique. C'est donc avec grand plaisir que nous nous familiarisons avec notre nouvelle terre d'accueil, ses occupants et... sa monnaie. Après quelques jours à essayer de convertir chacune de nos transactions en dollars au taux de un pour 8500 rupiah, on s'en remet à l'évidence: l'Indonésie, ce n'est pas cher. Le coût de la vie est définitivement inférieur à celui de la Malaisie, surtout pour la bouffe.

Malgré un certain charme, il ne valait pas la peine de s'éterniser dans cette ville. Il était temps de passer à l'action. Notre destination suivante aurait dû être un village non loin du célèbre Mont Bromo mais à cause d'une augmentation de son activité volcanique et de son potentiel d'éruption, valait mieux s'en tenir loin. Ayant à se diriger vers l'est, les alternatives étaient peu nombreuses. Par contre, comme bien souvent pendant le voyage, une déception est vite compensée par une surprise.

Le lac Ijen, au sommet du volcan du même nom, est devenu le paysage le plus spectaculaire qu'on ait eu l'occasion d'admirer jusqu'ici. Pour ajouter à l'intérêt des lieux, il fut très intéressant d'en apprendre sur les activités d'extraction du minerai de soufre. Avant d'être un attrait touristique, le volcan est une source de revenu pour de nombreux habitants de la région. Pour gagner leur vie, des centaines de travailleurs doivent chaque jour, effectuer deux aller-retour entre la base et le cratère du volcan. L'épreuve consiste à marcher 3,5km jusqu'au point d'extraction (déjà relativement exigeant car le chemin monte d'un kilomètre de dénivelé) pour ensuite ramener entre 65 et 85 kilogrammes de minerai sur ses épaules. Deux fois plutôt qu'une! Ce n'est pas tout. La dernière section du trajet, du sommet en descendant au point d'extraction, est particulièrement accidentée et ces hommes au gabarit modeste (tout juste 5 pieds et 100 livres) ne portent que des sandales de plage aux pieds. À 650 rupiah par kilogramme transporté, ces travailleurs gagnent en moyenne $13US par jour soit tout juste en deçà du salaire moyen pour un homme en Indonésie. En contrepartie, ceux-ci sont susceptibles à de graves problèmes respiratoires. Nous pouvons en témoigner. Même avec un masque, la fumée est très irritante et il est très difficile de respirer sur une partie du parcours. Mais quelle expérience mémorable! Je me dois de mentionner que ces dits travailleurs ont été extrêmement gentils et accueillants envers nous malgré le travail éprouvant. Tous nous saluaient ou nous souriaient et on pouvait ressentir l'esprit de camaraderie qui règne entre eux. Il est d'ailleurs coutume pour les touristes d'offrir des biscuits et de l'eau aux travailleurs rencontrés sur le chemin.

Après cette journée paradisiaque, le transport de Java vers Bali nous a paru comme une descente aux enfers. Sur papier, il ne s'agissait pourtant que d'un trajet d'à peine quatre ou cinq heures. En pratique, on aura mis toute la journée pour rejoindre Kuta, en passant par un taxi, un traversier et deux mini-bus. Pour y arriver, il aura fallu négocier deux fois plutôt qu'une avec des chauffeurs malhonnêtes qui, pour compenser une journée peu lucrative, nous demandaient jusqu'à dix fois le prix normal.

Une fois sur place, on n'est pas enchantés du tout. Hyper commercial, pas une once d'authenticité, une circulation infernale et de la construction pour couronner le tout. Disons qu'on s'attendait à mieux du secteur touristique le plus populaire de Bali. Le rapport qualité/prix de l'hébergement étant médiocre, il ne nous restait plus qu'une seule raison d'être ici, la plage. En y arrivant, j'ai presque fait un arrêt cardiaque. Quel désastre, c'est un dépotoir! Qu'est-ce qui s'est passé? Eh bien, on nous explique qu'entre décembre et avril, les vents forts de l'ouest amènent un beau gros lot de déchets jetés dans l'eau en provenance de Java. Chaque année, c'est la même histoire. On nettoie mais ça prend du temps. C'est ici que la haute saison et la basse saison touristique prend tout son sens.

Pas besoin de vous dire que notre séjour à Kuta a été de courte durée. De toute façon, Bali, c'est grand et il y a encore plein de coins à découvrir.

1 commentaire:

  1. Profitez-en à fond, c'est super les photos, wow. WOW. Je suis sur le cul. Pourquoi je suis en train de travailler et d'être à l'école quand ya ça qui existe..!! Bonne fin de trip, je vous aime!

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