jeudi 7 octobre 2010

Shanghai



Si Beijing est une ville moderne, alors Shanghai est carrément futuriste. La mégapole s'est développée à toute vitesse: plus de 3000 tours et gratte-ciel se sont construits en moins de 10 ans. Elle est donc plus froide et ne dispose pas du charme historique de son aînée. Shanghai se contente d'être la petite soeur snob et rebelle, avec ses innombrables magasins de luxe et ses quatre Starbucks par quartier. Une ville à côté de laquelle on ne voulait pas passer, mais où l'on ne se sent pas tout à fait à notre place en chaussures de randonnée et en t-shirt de microfibre. Deux aventuriers dans la ville!

Petite anecdote: on a manqué notre train pour Shanghai, on attendait à la mauvaise gare.  On s'est rendu compte de notre erreur environ 20 minutes avant le départ: s'en suivit une course folle dans le métro de Beijing, mais en vain. On a dû opter pour la liaison suivante: un train de nuit. On a réussi à faire échanger nos billets facilement, sans pour autant comprendre qu'il ne restait pas de couchettes ni de places assises. On a eu la surprise en entrant dans le train, quand une préposée a regardé nos billets et nous a invités à se prendre un morceau de papier journal et à aller s'asseoir par terre à l'avant du wagon...

L’Exposition Universelle de Shanghai est vraiment faite à l'attention des Chinois: peu d'explications en anglais, des présentations strictement en mandarin... Bref, on en a eu amplement d'une seule journée. Les files d'attente étaient ahurissantes! Par exemple, pour entrer au pavillon du Japon, il nous aurait fallu attendre 5 heures. On passe au plan B, le Kazakhstan! Sans blague, on a vraiment aimé ce pavillon là. Ça donne presque le goût d'y aller... Évidemment, on n'a pas réussi à visiter tous les pavillons et on s'est contenté d'en admirer l'extérieur dans la plupart des cas. Un véritable concours d'architecture! Comme si tous les pays s'était donné comme mandat d'avoir le pavillon le plus original. Il y a comme un malaise dans certains cas quand on pense à l'argent dépensé dans ces pavillons... La Lettonie a volé la vedette avec son spectacle de skydiving: un projet qui a coûté six millions de dollars, une somme toute sobre comparée aux dépenses des autres pays.  Pour sa part, le Canada, avec un gargantuesque budget de 58 millions, a réussi à construire un gros truc en bois et y vendre de la poutine en y faisant jouer de la musique pop. Bravo!

Autrement, on a eu droit à l'ultime bain de foule chinois en allatn se promener sur la Nanjing donglu en pleine fête nationale, soit le 1er octobre. Outre le traditionnel salut au drapeau télévisé sur la place Tian'anmen et la quantité incroyable de gens déferlant sur les rues, on ne sent pas tant que ça l'ambiance festive.  Tout comme on ne sent pas du tout le communisme jusqu'à maintenant... Outre la censure internet, bien sûr.  Les couches socio-économiques sont aussi bien définies qu'ailleurs et en voyant le rythme auquel les tours à condos se développent, personne ne remettrait en question ici l'existence de la propriété privée. L'écart entre les pauvres et les riches est parfois saisissant: des gens vident les poubelles devant les magasins huppés dans le quartier chic de Xintiandi. On est bien loin du modèle de Marx!

Pour avoir une meilleur idée du communisme en Chine, il faut chercher plus loin.  On découvre alors que bien que les Chinois aient le droit de posséder maison ou commerce, c'est le gouvernement qui approuve tous les prêts bancaires.  De plus, on peut être propriétaire d'une bâtisse mais jamais du terrain qu'il y a en dessous: chacun des 9,6 millions de kilomètres carrés du pays appartient au Parti Communiste Chinois. Finalement, les sites internet de réseautage ou d'information tels que Facebook, Twitter, Youtube et Wikipédia sont inaccessibles, alors que tous les médias chinois appartiennent également au parti et véhiculent une image positive de ce dernier. Un peu partout, on voit des soldats en uniforme qui font des rondes en marchant d'un pas parfaitement synchronisé, histoire de faire respecter l'ordre public. Sur une note plus légère, cela ne nous a pas empêché de partager quelques Tsingtao dans un parc avec deux Québécois rencontrés à l'Expo...

Sérieusement, même si je me moque de son pavillon à l'Expo, il faut que je le dise haut et fort: "Vive le Canada!". Voyager, ça fait réaliser à quel point on est chanceux d'être nés là-bas. On le prend parfois pour acquis... Par exemple, on jasait avec des Israéliens rencontré à l'auberge de jeunesse de Beijing.  On leur disait à quel point on avait aimé notre expérience au Bangladesh.  Ils nous ont répondu qu'ils aimeraient bien y aller un jour, mais que comme ils sont nés en Israël, l'accès à ce pays leur est interdit, ainsi qu'à d'autres pays musulmans comme le Pakistan et la Malaisie. Similairement, les Américains doivent payer leur visa le double du prix dans plusieurs pays. Heureusement pour nous, tous le monde semble aimer les Canadiens!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Remarque : Seuls les membres de ce blogue sont autorisés à publier des commentaires.