vendredi 10 décembre 2010

Le sud du Laos


Avec la ferme intention de rendre notre expérience laotienne plus authentique, on a loué une moto pour quelques jours. Comme en Inde, mais avec des casques cette fois-ci! Ça a été fabuleux de retrouver notre indépendance et surtout de s'affranchir des autobus. Il y a d'autres éléments qu'on ne saurait éviter par contre, comme les policiers corrompus! Le premier matin, Fred fait comme tous les autres Laotiens et grille un feu rouge. À l'instant même, un policier assis sur une chaise en plastique à côté de l'unique feu de circulation de la ville siffle et nous pointe. On ne l'a pas vraiment pris au sérieux, comme on dit, tout le monde fait ça ici, et on a donc continué notre chemin. Moins d'une minute plus tard, on était poursuivis par quatre policiers à motos... « Heum, Fred? Je pense qu'on devrait s'arrêter... » On niaise un peu avec les représentants de la loi pendant qu'ils nous expliquent (en Lao) notre grave offense et font semblant de savoir lire ce qui est écrit sur le permis de conduire de Fred et les papiers de la moto. C'est clair qu'ils veulent de l'argent, mais personne n'ose se mouiller en proposant un montant en premier. Finalement, c'est presqu'en regardant par terre que l'un d'eux nous demande une amende de 50 000 kips. Un gros 7$CAN... Ok!

Basés à Paksé, on est partis à la découverte du wat Pou à Champasak, ainsi que de quelques chutes d'eau dans le plateau des bolavens. Le moment fort de ces quelques jours, que dis-je, de notre voyage en entier fut très certainement notre séjour à Ban Papho, un petit village dans la zone nationale protégée de Se Pian. Se balader à dos d'éléphant figurait sur notre liste de choses à faire en Asie et bien qu'on aurait eu la possibilité de le faire plus tôt, on n'avait pas encore trouvé d'endroit qui nous convenait. Dans la plupart des cas, offrir des ballades à dos d'éléphant consiste en une activité lucrative où les mastodontes en question se font donner un minimum de soins et de nourriture, pour maximiser les profits. L'idée qu'un éléphant reste enchainé jusqu'à ce qu'un touriste réclame une ballade nous était insupportable. On ne voulait surtout pas encourager de telles entreprises.

Depuis des générations, le village de Ban Papho possède quelques éléphants entraînés à aider les villageois à accomplir certaines tâches, surtout pour déplacer des charges trop lourdes pour l'homme. Ils prennent donc grand soin des éléphants, qui sont hautement appréciés pour leur contribution, au même titre que les buffles d'eau qui travaillent dans les rizières par exemple. Un éléphant faible et malheureux n'est pas un éléphant productif!

On voulait de l'authenticité et on a été servis. Il n'y a qu'une seule guesthouse à Ban Papho, avec moins de chambres que de doigts sur une main, et le proprio entend bien garder les choses telles qu'elles sont. Les occasionnelles ballades à dos d'éléphant sont une source de revenus supplémentaires pour le village mais ne deviendront jamais la norme.

Pour en venir au vif du sujet, la ballade elle-même a été incroyable. Il faut dire que la réserve de Se Pian offre un arrière-plan hors du commun! On était les deux sur le même éléphant, une personne assise sur son dos, dans un espèce de panier, puis l'autre à l'avant, directement sur son cou. C'est formidable de toucher l'éléphant et de sentir ses omoplates bouger à chaque pas qu'il fait. On a été ébahis à plusieurs reprises par l'intelligence de ce beau gros pachyderme, qui obéissait au doigt et à l'oeil à son mahout. La baignade a été particulièrement agréable et surprenante, les photos parlent d'elles-mêmes. Elle avait l'air bien contente notre éléphant de se rafraichir et de se faire donner autant d'attention! Puis, moment magique quand vient le temps de remonter à bord: elle place sa patte avant de sorte à ce qu'elle soit parallèle au sol, nous faisant la courte échelle pour nous aider à grimper sur son dos! Bref, un éléphant des plus heureux et un plaisir fou qu'on a pu savourer sans culpabilité.

Avant de traverser au Cambodge, on s'est arrêtés à Siphandon, « les 4000 îles », juste avant la frontière. Imaginez le Mékong. Des pirogues à moteur qui voguent à contre-courant. Au fond, vous voyez des collines verdoyantes. Ajoutez quelques buffles d'eau et des rizières à perte de vue. C'est beau non? Ça l'est encore plus en réalité. Bienvenue sur l'île de Det. Un environnement comme ça, ça donne envie d'arrêter le temps et de rester sur place indéfiniment. On se contentera d'une semaine! Avec notre bungalow sur pilotis donnant sur l'eau – côté sunset, bien sûr - on a passé une semaine bien tranquille. Tranquille jusqu'à ce que la corde du hamac de Fred se rompe et qu'il se retrouve le dos sur le ciment... Ouch! Heureusement, plus de peur que de mal, quelques éraflures mais rien de bien grave. Autrement, Fred vient de franchir le dernier stade du processus laborieux de se laisser pousser les cheveux, la phase où ils ne sont ni courts ni longs et que tu as l'air d'un Beatles et/ou de Jésus. Il peut maintenant les porter attachés et ça lui va plutôt bien!

3 commentaires:

  1. Wow! Le chauffeur de bus qui texte en conduisant, "rassurant"...
    La petite saucette avec l'éléphant :o) wow!!!
    Oink!
    Les beaux couchers de soleil et la photo de Fred devant le soleil couchant les cheveux longs, I like
    Pourquoi les vendeuses de cellulaires portaient des masques au fait??!
    Vous me manquez les amis!

    Love xoxox

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  2. Je suis jalouse, moi aussi je veux faire un tour d'éléphant heureux!

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