jeudi 30 décembre 2010

Le Cambodge



Souô Sadaï!


Pour vous donner une idée, le Cambodge emprunte un peu de chaque pays qu'on a visité précédemment. D'abord, comme en Inde, on dénote l'aspect chaotique et délabré de certaines villes ou quartiers (on remercie les Khmers rouges pour leur contribution) mais aussi la jovialité des habitants. Ensuite, comme en Chine, on est frappés par le fossé qui sépare les gens riches des gens pauvres, spécialement à Phnom Penh, la capitale. Enfin, comme au Laos, le peuple Khmer est infiniment aimable et accueillant, en ville comme à la campagne.


Le passé récent du Cambodge semble provenir tout droit d'une trilogie de films aux scénarios tordus, racontant une histoire aussi horrible qu'incroyable. Comment l'Homme a-t-il pu en venir à aller de l'avant avec un plan aussi macabre et auto-destructeur que celui initié par les Khmers Rouges? Les responsables sont pourtant des gens bien instruits, envoyés en Occident dans des universités renommées. Comment expliquer que ces derniers aient cru en des idéaux allant à ce point à l'encontre du progrès économique et social? On parle ici d'un auto-génocide, soit la décimation de plus de 2 millions de personnes, souvent les plus instruites ou encore celles qui avaient le malheur de porter des lunettes! Justice aurait pu être rendue lors du procès des principaux dirigeants Khmers rouges en 2009 mais une série d'incidents seraient venu perturber les procédures (pensez corruption, partialité, disparition de documents, etc.).


Bien que cette période noire soit maintenant chose du passé (quoique seulement 30 ans derrière), plusieurs considèrent que ce n'est que depuis 1998 que la situation s'améliore réellement pour les Cambodgiens. Cette année-là marque l'élection du premier ministre actuel ainsi que la mort de Saloth Sar, alias Pol Pot, le leader du mouvement communiste cambodgien des Khmers Rouges. Comment se porte le Cambodge d'aujourd'hui? De notre point de vue, plutôt bien. Les cicatrices d'hier sont encore visibles, on remarque plusieurs bâtiments délabrés ou abandonnés mais ceux-ci sont graduellement remplacés par des hôtels, restaurants, salon d'esthétique ou bars branchés. Comme partout ailleurs en Asie, le contraste est à l'honneur, conséquence d'un développement urbain inégal. En autant que la stabilité politique et sociale tienne le coup, le Cambodge se relèvera tranquillement de sa période sombre. On dénote également un profond respect dans l'air, vestige d'un génocide encore trop frais dans bien des mémoires. Ici, davantage qu'au Laos, on accueille et on remercie autrui avec les mains jointes sous le menton et la tête légèrement baissée.


Comme pour le Laos, il était difficile de se faire une idée claire du pays avant d'y entrer. Disons que ni un ni l'autre ne suscite tellement d'intérêt du monde occidental et quand les médias s'y attardent, c'est souvent pour parler d'une catastrophe. Heureusement, ces deux pays ont été épargné par Dame Nature ces dernières années alors que des inondations importantes ont été recensées chez leurs voisins thaïlandais et vietnamiens. Et heureusement pour nous, les mois de novembre et décembre sont plutôt secs dans ce coin du monde.


Premier arrêt après avoir passé la frontière: la ville de Kratie (prononcer Kratchey). On adopte d'emblée la moto comme mode de transport, puisque la liberté qu'elle nous accorde crée un forte dépendance! Un peu au nord de la ville, on a eu le plaisir d'aller chasser le dauphin d'eau douce, munis d'une caméra et non d'un harpon, bien entendu.


À partir d'ici, pour ne pas trop allonger le texte et éviter que vous vous endormiez dessus, voici un résumé des faits saillants de notre séjour au Cambodge. Après Kratie, nous nous sommes dirigés vers la ville de Phnom Penh qui nous a tout simplement charmés à cause de sa promenade le long du Tonlé Sap, de son histoire, de ses petits restos bien inspirés et d'une curiosité que j'arrive à peine à m'expliquer: l'omniprésence d'occidentaux. Le Cambodge accueille de nombreuses ONG et la plupart sont basées dans la capitale, on se croirait presque dans une ville européenne! Le coût de la vie est encore très bas au pays de l'Angkor Wat tandis qu'en France... En parlant des temples d'Angkor et des environs, l'éloquence des photos rend toute description superflue. Grandiose, magique, magnifique, vous choisirez votre qualificatif. Probablement les trois.


Quelques jours plus tard, nous étions déjà rendus sur le littoral cambodgien afin de profiter des plages et surtout, des succulents fruits de mer de toutes sortes vendus à des prix très modestes. Crabe, crevettes géantes et même du barracuda se sont succédés dans nos assiettes, le plus souvent assis juste au bord de la mer. Un véritable calvaire! Par la suite, on a eu un droit à un avant-goût de la Thaïlande à Sihanoukville, seule vraie station balnéaire du pays, qui se mérite le titre de perle d'Asie du sud-est. Nous n'y avons passé que deux jours mais on aurait facilement pu y lézarder une semaine avec sa belle plage de sable blanc qui, après avoir accueilli un sublime coucher de soleil, se transforme en immense terrasse sur laquelle sont placés fauteuils ronds et tables basses pour un souper sous les étoiles, les deux pieds dans le sable.


Dernier arrêt au Cambodge, la ville de Siem Reap sert principalement de base pour la visite des temples d'Angkor mais ce n'est pas tout. Le centre touristique est un endroit formidable pour terminer cette partie du voyage en beauté, grâce à son animation et son ambiance digne du Vieux-Montréal lors d'une soirée chaude du mois de juillet. Le massage des pieds par des poissons est une expérience unique qui restera longtemps gravée à nos mémoires! Dans un autre ordre d'idées, je vous encourage à visiter le site internet de Santepheap pour vous donner une idée des formidables projets qui sont mis sur pied ici pour venir en aide aux plus démunis. Cette organisation est entièrement dévouée à l'éducation des enfants des villages éloignés, autant sur le plan scolaire que social et culturel. Nous avons pu le constater en passant une journée dans leurs locaux à aider les enfants pendant leur cours d'anglais et en assistant au spectacle de danse traditionnelle khmère de grande qualité qu'ils ont préparé. Malgré le manque évident de ressources matérielles, humaines et financières qui affligent leur école, nous avons été touchés par leur enthousiasme et leur désir d'apprendre.

1 commentaire:

  1. Ça ressemble drôlement à la Thaïlande ça me rappelle de beaux souvenirs.

    Lâchez pas on vous suit!!

    Les photos sont magnifiques.

    Denise et Claude

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