mercredi 15 septembre 2010

Kodaikanal et Munnar


Kodaikanal et Munnar sont deux petites villes en montagne, situées à respectivement 2100m et 1600m d'altitude sur les ghâts occidentaux, cette chaîne de montagnes qui traverse l'Inde du sud. Il s'agit, grosso modo, d'une frontière naturelle entre les états du Tami Nedu et du Kérala. Ça nous a fait un bien fou de passer quelque temps en altitude, à faire de la randonnée du matin au soir et à respirer de l'air pur. Kodaikanal est charmante avec ses rues bordées de kiosques vendant du chocolat maison. En effet, c'est un des seuls endroits en Inde où celui-ci ne fond pas! La région en a fait une spécialité. C'est aussi un des seuls endroits en Inde où l'on peut observer des Indiens avoir froid, une scène toujours un peu coquace! Dès qu'il fait moins de 20oC, il sort les gros manteaux d'hiver, la tuque et le foulard. Ici, le foulard ne se porte pas autour du cou, mais bien autour de la tête, façon turban. L'Indien est mésadapté au froid. Pourtant, ceux-ci en redemandent, car Kodaikanal est une destination très prisée pour son exotisme par la classe moyenne. Plusieurs y viennent en lune de miel!

À Munnar, un peu plus bas, la ville est sans charme. Ce sont les alentours qui sont digne de mention: les montagnes sont recouvertes de plantations de thé. Ces arbustes parfaitements taillés sont particulièrement beaux à voir sous la luminosité changeante de la région. Ici, le soleil joue à la chaise musicale avec les nuages, et c'est chacun son tour: il pleut, dix minutes plus tard il fait soleil, et on passe notre temps à enlever et remettre nos imperméables. Ici encore, comme à Kodaikanal, nos journées de randonnée sont mémorables.


Autrement, comme Fred le mentionnait précédemment, on prend un malin plaisir à appliquer notre nouvelle politique du "zéro-rickshaw". En effet, après avoir été maintes fois exaspérés par leur attitude discutable et leur forte tendance à multiplier les tarifs par douze quand ils voient approcher des gens à la peau blanche, on a décidé qu'on ferait sans eux. On se servait des ces baby-taxis surtout pour des moyennes distances, quand c'est trop loin pour marcher. C'est qu'ils sont parfois terriblement envahissants! Habituellement, à peine notre train arrive-t-il à la gare que des hordes de rickshawmen nous ont repérés et se massent près des portes en hurlent en notre direction, nous demandant où nous allons, parfois en lançant des prix avant même que nous ne leur ayons répondu. Ils s'aggripent sur nos backpacks, essayent de les prendre et de les mettre à l'arrière de leur rickshaw. On a beau leur dire non, ils insistent. On se retrouve souvent dans l'obligation de hausser le ton... Quand on leur dit qu'on préfère marcher, ils se mettent à inventer toutes sortes de raisons pour nous en dissuader, le plus souvent en exagérant les distances à parcourir. Bref, plus souvent qu'autrement, on rit avec eux plutôt que de se fâcher, et on accepte qu'ils nous suivent quelques temps... Ils finissent par se lasser, mais les plus têtus parmi eux vont jusqu'à nous suivre en rickshaw et nous faire ce qu'on a maintenant baptisé "la passe de l'Indien": nous dépasser, puis arrêter son rickshaw devant nous, histoire de nous forcer à le contourner (idéalement en passant dans une flaque de boue) en continuant à nous interpeller: " Yes?! Hello! Rickshaw! Fifty rupees!". Chère Inde.

On se sentait parfois dépendants des rickshaws, parce que les autobus locaux sont assez rebutants à priori pour quiconque ne s'exprimant pas couramment en tamoul (Quoi, vous non plus?). Faute de pouvoir lire la destination ou le nom du circuit sur le bus, on s'en remet aux numéros, mais ceux-ci ne sont pas nécessairement fiables, et plusieurs bus arborent plus d'un numéro. Finalement, en Inde, les arrêts ne sont pas marqués, il faut repérer le groupe de gens qui attendent sur le bord de la rue. Pour ajouter un peu de piquant, les autobus ici ne s'arrêtent pas, ils ralentissent seulement. Il faut donc sauter à bord, chose plutôt délicate quand le bus est bondé, qu'il y a déjà des gens sur le toit et qui dépassent par la porte et les fenêtres, et qu'en même temps on veut valider la destination du bus avant d'y sauter.

Malgré tout, à force d'essayer, on s'est rendu compte que ce n'est pas si difficile que ça. Il suffit d'apprendre à prononcer le nom de l'endroit où l'on veut aller en utilisant un accent indien. Souvent, ça se résume à rouler les "r" et aligner les syllabes rapidement, sans vraiment placer d'accent tonique. D'ailleurs, Fred est rendu un expert dans ce domaine! Somme toute, on finit toujours par arriver à destination, (non sans quelques détours). De toute façon, on n'est jamais vraiment pressés! D'autant plus que les chauffeurs et les contrôleurs font tout pour nous aider et nous comprendre; parfois, c'est tout le bus qui s'y met! On vit de beaux moments, contrairement à lorsqu'on prend des rickshaws. Et pour moins cher!

1 commentaire:

  1. Les photos sont vraiment belles, les paysages sont juste trop beaux!

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