mardi 22 juin 2010

Amritsar



Comme s'ils n'avaient pas été assez généreux encore, en plus de nous héberger pendant une semaine, les Malhi insistaient pour nous conduire jusqu’à Amritsar. J’imagine que ça leur donne une bonne excuse pour aller se recueillir au Temple d’or. Rendu sur place, j’étais bien content d’avoir Amlook comme guide-traducteur pour trouver ce fameux dortoir qui accueille gratuitement les routards. Il aurait été pratiquement impossible à trouver sans son aide!

Après avoir reçu nos habits officiels pour la journée, nous partons en voiture avec Amlook et sa femme. La route, insupportable tant elle est abimée, est supposément un raccourci vers Amritsar. En distance peut-être mais si c’est pour rouler deux fois moins vite… Bon, c’est de bon coeur alors on ne se plaindra pas. Arrivés près du temple d’or, ça aura pris trois essais impliquant des discussions animées en Punjabi pour arriver à trouver notre dortoir. Cher Amlook, vraiment on t’en doit une.

L’endroit cadre parfaitement avec l’esprit d’entraide que véhiculent les Sikhs. Nous comprendrons plus tard qu’autour du Temple d’or, il y a trois dortoirs pour chacun des trois groupes suivants : les Indiens, les Indiens non-résidents et les autres! Non seulement on y dort gratuitement mais on peut aussi manger sans avoir à débourser un sous (comme au temple sikh de Delhi). Évidemment, une contribution est attendue et il serait plutôt ingrat de ne rien donner du tout. La bouffe est tellement bonne en plus!

En allant vers le temple, une jeune femme complimente Joëlle sur sa tenue traditionnelle. Mais elle semble lui dire qu'il manque quelque chose... La voilà qui sort un bindi de sa sacoche et le colle dans le front de Joëlle! Vraiment, les gens sont adorables ici. La visite du temple, encore aidés par notre guide personnel, s’est avérée être un exercice de patience amenant celle-ci à des niveaux encore jamais atteints. Promiscuité, chaleur, soif, faim. Votre bulle d’intimité en Inde, oubliez ça! Les gens s’entassent comme des sardines partout où on fait la file et ils ne laissent pas un centimètre entre chacun. De toute façon, après s’être fait dépasser 10 fois en 5 minutes, on comprend le principe. Pour ce qui est de nos impressions du temple lui-même, il est effectivement très beau mais sans plus. Je vous laisse regarder les photos et vous invite à fouiller sur internet pour en trouver des plus belles pour vous faire votre propre opinion. Une visite le soir nous a permis de l’admirer sous un angle différent. C’est aussi à ce moment qu’on nous a expliqué qu’on était en plein dans un week-end de célébration et que c’est pour cette raison qu’il y a un peu (!) plus de pélerins qu’à l’habitude.



Autre activité digne de mention lors de notre séjour à Amritsar : la parade de Wagah Border. À une heure de route et 3km de marche d’Amritsar se trouve le poste frontalier entre l’Inde et le Pakistan le plus fréquenté d’entre tous. Il est ouvert tous les jours de 10h à 16h, pas une minute de plus. Jusque là, rien d’excitant n’est-ce pas? Le trip ici c’est que, tous les soirs, on peut assister à la procédure de fermeture de la frontière. Véritable attraction touristique, le site permet d’accueillir 8000 personnes des deux côtés. Évidemment, les gradins sont séparés de plusieurs mètres à la frontière. Les festivités commencent vers 19h. Une fois tout le monde en place, les dames sont invitées à porter le drapeau indien et à courir d’un bout à l’autre de la rue. En même temps, les plus jeunes se font plaisir en dansant au son d’une musique ‘dance’ aussi quétaine que les Indiens savent l’être. En moins de temps qu’il ne faut pour manger deux samosas, l’ambiance prend vite des allures de Centre Bell grâce à l’animation survoltée du maître de cérémonie. Il a de l’expérience le monsieur. On dénote aussi un aspect compétitif à cette cérémonie où chaque côté des gradins s’en donne à cœur joie pour montrer qui crie le plus fort et démontre le plus d’enthousiasme pour sa patrie. Pakistan! India! Pakistan! India! Outre les chorégraphies exécutées par les soldats, ces derniers sont appelés tour à tour à passer au micro. Celui qui tient un ‘oahhhhhhhhhhhhhh’ le plus fort et le plus long obtiendra l’appui et le respect le plus sincère de la part des spectateurs. La foule n’hésitera pas à aider les concurrents, question de rendre la scène encore plus débile. Essayez ça à la maison, dans votre prochain party de famille, vous verrez que ce n’est pas si facile de tenir plus que 10 secondes comme eux le font. Bref, malgré qu’on ne voyait pas grand-chose de ce qui se passait à la grille, le spectacle en vallait la peine de se déplacer. Le chemin du retour nous a paru interminable.

Le lendemain, nous avons tenté d'acheter nos billets de train pour Jammu, une étape nécessaire en montant vers Srinagar. Peine perdue, il n'y a plus de place! On s'y rendra donc en bus...

1 commentaire:

  1. Bravo Fred, tes photos sont magnifiques et tes récits,vraiment captivants. J'apprécie en particulier tout ce qui est relié aux détails du quotidien.
    C'est Joelle voilée au coin gauche sur la photo extérieure du temple!

    Belle Maman
    xxx

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