mardi 22 juin 2010

Srinagar






À la base, nous pensions redescendre vers le Rajasthan après Amristar. Par contre, après deux semaines de chaleur intense, l'idée de monter plus au nord vers des paysages montagneux et un climat plus frais nous semblait bien bonne! Srinagar est une ville située dans la province du Cachemire, tout près de la frontière avec le Pakistan. La population est donc bien différente des Indiens que nous avons rencontrés jusqu'à présent: elle parle le Cachemiri, proche de l'Arabe, et est majoritairement de religion musulmane. On peut voir des citations du coran sur les panneaux publicitaires, des "Ya Allah" écrits un peu partout... On se sent carrément dans un autre pays!
Le train ne s'y rend pas, ce qui n'est pas étonnant quand on réalise l'ampleur des montagnes: la ville elle-même est à environ 1700 m d'altitude. Il nous a fallu presque 16 heures, sur deux jours, pour l'atteindre. La route était merveilleuse, mais combien éprouvante: des lacets interminables, une chaussée étroite, des ravins profonds. Nous avons vu un camion renversé sur le côté, un autre perché entre la route et le ravin, tenant de peur avec deux roues dans le vide... Rien pour nous rassurer, mais il faut croire que Allah était avec nous, ou dumoins le chauffeur de l'autobus avait des nerfs d'aciers, car tout s'est bien passé.
Il serait bien dommage d'aller à Srinagar sans séjourner dans un house-boat sur le lac Dal, et nous nous sommes donc permis de faire une entorse à notre budget. Le lac est charmant, les house-boats sont gentiment alignés sur l'eau et des shikaras, une sorte de petit bateau ressemblant à une pirogue, nous permettent d'aller et venir du bateau à notre guise. C'était sympathique, mais le propriétaire mettait énormément de pression pour nous vendre des excursions, des treks... et du haschisch! Bref nous ne nous sentions pas à notre place du tout et sommes partis après une seule nuit. Srinagar étant très touristique, les guesthouses se font rares et on y retrouve davantage d'hôtels. D'ailleurs, la recherche de cet hôtel était assez coquace: on en visite un premier, dont le bas prix nous convenait, mais la chambre sentait horriblement mauvais... On continue notre chemin, les sacs sur le dos. On en visite un deuxième, beaucoup mieux mais un peu trop cher pour nous! Finalement, un homme nous aborde sur la rue. On ignore comment le mot s'est passé, mais il savait que nous avions visité deux chambres, connaissait le prix de la première, et savait que nous trouvions le prix de la seconde trop cher... Il nous raconte qu'il a un hôtel tout près et que comme celui-ci est presque vide, il nous offrira une "belle" chambre au prix de la première que nous avions visitée. Nous l'avons suivi, n'ayant rien à perdre mais tout de même un peu dubitatifs, et avons été agréablement surpris!

Nous sommes donc restés deux autres nuits à Srinagar, sur la terre ferme. La ville est défigurée par les barbelés et on trouve des soldats armés à chaque 50 m. C'est bien dommage, ça enlève évidemment un peu de charme! Bali, un Indien rencontré lors d'une jourmée à Gulmarg, en banlieue, nous explique que les Cachemiris aimeraient mieux voir leur région annexée au Pakistan, avec qui ils ont davantage de similarités culturelles que l'Inde. Selon lui, la présence militaire sert à calmer les ardeurs du peuple lui-même, et non à prévenir une éventuelle invasion Pakistanaise.
La visite du Vieux-Srinagar nous a laissé perplexes, cette section se démarquant particulièrement du reste de la ville. Les constructions sont différentes; pour la première fois en Inde, nous avons l'impression que le bois domine sur le béton. Étant donné l'altitude, la forêt est composée majoritairement de conifères, qui nous semble être la principale ressource en terme de matériau de construction. Les batiments sont très jolis, et émanent le charme des cités d'Asie centrale. Après avoir visité la grande mosquée (Jama Masjid), nous avons choisi d'errer un peu dans ce vieux quartier où les femmes sont systématiquement voilée, parfois même d'une burqua. Je me suis rapidement sentie mal à l'aise et j'ai donc couvert mes cheveux avec mon foulard, ce qui a instantanément changé le regard des autres: je récoltais maintenant des demi-sourires et des hochements de tête! Une drôle de sensation. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu des coups de feu derrière nous, à environ 200 m. Les gens se sont mis à courir dans tous les sens, à crier, à se battre. Nous avons aussitôt accéléré le pas et pris le premier rickshaw disponible pour retourner près de l'hôtel. Plus de peur que de mal! Finalement, la visite du temple hindou Shankaracharya, perché sur une colline face au lac Dal nous a donné l'occasion d'admirer le plus beau paysage de la ville! Dommage que les photos soient interdites à cet endroit.
Nous commencons à nous habituer à notre nouveau style de vie. C'est extrêment différent que de vivre au jour le jour, et on y prend goût! . Libérés de toute routine, on avance dans nos journées selon ce qui importe le plus sur le moment, que ce soit de trouver à manger ou un endroit où dormir. Nous sommes plus débrouillards et moins gênés qu'au début du voyage: on questionne les gens très souvents, que ce soit pour leur demander le nom de la rue où nous sommes, l'emplacement de la gare de train où encore le numéro de l'autobus à prendre pour aller où on veut... Les Indiens sont toujours prêt à tout pour nous aider. Quand quelqu'un ne parle pas l'anglais, il part à la recherche d'une autre personne pour traduire, jusqu'à ce qu'on se comprenne! À aucun moment nous n'avons pas réussi à nous faire comprendre. Il suffit parfois d'un peu de patience!
Dans un autre ordre d'idées, Fred et moi faisons bien attention aux démonstrations d'affection en public, car les couples indiens ne se tiennent même pas la main. Toutefois, il n'est pas rare de voir deux hommes bras dessus, bras dessous ou encore se tenant le petit doigt! Les démonstrations d'amitié entre deux personnes du même sexe sont chose courante.
Côté nourriture, bien que nous adorions la cuisine indienne, nous nous ennuyons parfois de nos légumes! Les Indiens ont un penchant pour le fast-food, à leur façon bien sûr. On trouve à tous les coins de rue des petits kiosques vendant des samosas, des pakoras et autres trucs frits ou bourrés de patates. D'ailleurs, nous commençons à maitriser le vocabulaire culinaire et distinguons les naans des puris, dosas, rotis, pappads et autres pains!
Sur ce, nous partons pour Leh, une ville juchée à 3 500m d'altitude, dans la région du Ladakh. À bientôt!

3 commentaires:

  1. I love reading about your adventures. I'm glad to hear that your already getting accustomed to the way of life over there :)
    Your pictures are absolutely spectacular!!!
    Claudia xoxox

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  2. Bonjour,
    Vous êtes très brave tous les deux. Certains paysages me font penser à ce que j'ai vu en Thaïlande avec les jonques.

    J'aime bien vous lire. La prudence est de mise dans ce coin du globe...

    Denise (conjointe de Claude)

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  3. merci Joelle pour ton appel de la fête des pères!!!! Quel beau cadeau...
    Robert

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