samedi 26 juin 2010

Leh



La route de Srinagar à Leh se fait en 2 journées de 10 et 11h de bus. Elle s'étire sur 430km tantôt bien asphaltée, tantôt improvisée, plusieurs lacets et presqu'aucune ligne droite. Vitesse moyenne: 20km/h. Heureusement, la route est aussi longue que majestueuse grâce aux montagnes qui grossissent à mesure qu'on approche. C'est certainement notre paysage préféré. Nous sommes particulièrement enthousiastes car cette virée dans le nord de l'Inde ne figurait pas à notre itinéraire de base. Excellente décision. À peine quelques heures après notre arrivée à Leh, nous sentions une fébrilité plus forte qu'ailleurs.

La raison principale de notre présence dans cette région isolée (je dois spécifier qu'une fois sur place, on ne pourrait pas deviner être si loin) était de participer à un trek dans une vallée avoisinante. N'ayant aucune connaissance ou expérience particulière dans le domaine, il importait de bien magasiner avant de faire notre choix car il doit bien y avoir une centaine d'agences de voyage spécialisées en ville et autant d'options de trek qui s'offrent à nous. Au bout d'un certain temps, on se rend compte que, selon nos critères et besoins, l'offre est identique d'une agence à l'autre et que seuls les prix (et la confiance en notre agent) changent. Celui qu'on a choisi nous a impressionné avec l'ajout d'un petit test d'acclimatation une journée avant le départ. Le test consiste tout simplement en une petite randonnée avec quelques ascensions pour être certains que nous sommes aptes à gravir les plus hauts sommets de l'himalaya (j'exagère à peine). Ça nous a paru très professionnel.

La montée vers la ''Shanti Stupa'' (voir la photo, elle est superbe) s'est bien déroulée. Nous savions que malgré les quelques marches à gravir (environ 500, le double de l'oratoire) ça ne pouvait se faire en courant. Avec seulement 65% de l'oxygène qu'il y a au niveau de la mer, les pauses seront nombreuses. Effectivement, la "patate" se met vite à pomper en altitude mais la récupération se fait aussi rapidement, probablement du fait que les muscles ne sont pas aussi fatigués en proportion. L'air sec est aussi un inconvénient et cela se sent dans les sinus. Bref, l'activité nous donne une bonne idée de ce qui nous attend pour le trek dans quelques jours.

Notre moment fort de ce séjour à Leh fut sans contester la descente en vélo de montagne à partir de Khardung La. Pic de 5600m, c'est aussi le sommet de, tenez-vous bien, la route à circulation motorisée la plus haute du monde. Les 40km nous auront pris deux heures à monter en jeep et trois heures à descendre en vélo. Nous nous étions informés la veille et ça nous semblait une activité attirante mais comme les ''day trips'' ne nous avaient pas pleinement satisfaits jusqu'à maintenant, nous avons longuement hésité avant de s'y lancer. Le concept d'organisation fait parfois défaut chez les Indiens, il faut poser (et se poser) bien des questions avant de s'embarquer dans quoi que ce soit. Eh bien, ça aurait été une erreur de passer à côté d'une telle occasion de s'éclater. Être au sommet d'une montagne enneigée à plus de 5000m est déjà grisant (je dirais même étourdissant par moment), la descendre à vélo nous a donné notre dose d'adrénaline pour longtemps en plus de nous préparer physiquement au trek de 5 jours auquel nous prendrons part. Les mots me manquent pour décrire l'expérience et pour éviter des vous embêter avec une succession d'onomatopées, je vous invite à regarder les photos.

Plus que 48h avant le départ, nous sommes un peu contrariés par la tournure des événements entourant l'organisation du trek. Bien que nous aurions aimé partir avec d'autres, nous nous étions fait à l'idée de partir en couple... avec 1 guide, 1 cuisinier, 1 aide et 1 horseman. Par contre, chaque jour nous donnait l'illusion que des gens se joindraient pour finalement se désister le lendemain. Point à préciser, le prix varie grandement (lire énormément) selon le nombre de participants. Donc, encore une fois, on nous fait miroiter que nous serons probablement pas seuls. Le lendemain, un souper avec Pascal, Annie et Elliot (deux Montréalais et un Américain rencontrés par hasard) ravive notre espoir. Par contre, le temps presse et on ne voit pas comme on réussira à embarquer tout ce beau monde pour le départ. Il y a aussi toute la question du test d'acclimatation que personne n'aura eu le temps de faire sauf Pascal, Joëlle et moi. D'ailleurs, ce test s'est avéré beaucoup plus exigeant que prévu avec des ascensions se rapprochant plus de l'escalade que de la marche. Résultat, la randonnée m'a brûlé, vidé de toute mon énergie et c'est avec peine que je suis retourné au village en fin d'après-midi. Je comptais tout de même prendre part au trek puisque je n'avais aucun symptôme dû au mal de l'altitude. En plus, on nous a confirmé que nous serions finalement sept aventuriers pour le trek. Quel beau revirement de situation!

La fin de la journée fut plutôt inquiétante pour moi. Complètement épuisé, j'arrivais à peine à me déplacer. Soudainement j'ai été pris d'un froid intense même si je savais que la température ambiante était très confortable. Je me demandais comment retrouver des forces pour le lendemain alors je me suis gavé d'un repas copieux pour le souper. Erreur. J'ai à peine fermer l'oeil de la nuit. Chaud, froid... Température à 4h du matin: 38,7. À 5h, guère mieux: 38,0. Ça augure mal. Le cadran était fixé à 6h. Je me sentais comme sur un pire lendemain de veille. Nous sommes quand même partis et nous disant que ça irait mieux pendant la journée et que je pourrais me reposer dans le bus. Pas du tout! La route de Leh à Lamayuru a fait ressortir tous les symptômes possibles et imaginables d'un gars sérieusement malade. Arrivés au point de départ du trek, je peinais à tenir debout. C'était l'évidence même, notre aventure se termine avant même d'avoir commencé.

Nous sommes donc resté 24h à Lamayuru. Ce petit village avait une ambiance complètement différente selon Joëlle, qui en a profité pour se promener un peu pendant que je récupérais. Elle a joué aux cartes avec le serveur et le cuisinier d'un restaurant! À son retour à la guesthouse, elle a même sympathisé avec le petit Lobzang, le cadet de la famille, qui s'est fait un honneur de lui montrer ses livres d'école en anglais et de chanter "Old McDonald had a farm" avec elle. Il est vraiment mignon!

Pour retourner à Leh le lendemain, il n'y avait pas 36 options. Un seul bus partait le matin, mais nous étions prêts à partir bien plus tôt. Il faisait froid, il pleuvait un peu... Pas vraiment un temps pour errer au hasard dans le petit village, sans compter que rien nous confirmait que le bus allait effectivement partir. Nous avons décidé de tenter notre chance en grimpant jusqu'à la route principale. Finalement, le premier véhicule à passer dans notre direction, un camion-citerne rempli de pétrôle, s'est arrêté et a accepté de nous conduire jusqu''a Leh. Parfait!

1 commentaire:

  1. Les photos sont ma-la-des! Vous allez tellement avoir de beaux souvenirs à votre retour! Non seulement la lecture, mais en plus les photos, wow!

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