vendredi 11 juin 2010

Chandigarh




Réveil à 4h. La nuit a été courte. Comme toutes celles à Delhi d’ailleurs. Je ne suis pas déçu de quitter la capitale mais j’en garde tout de même de beaux souvenirs. Démarrer un périple de la sorte par l’une des villes les plus mouvementées du monde n’est pas de tout repos mais j’avoue être fier d’avoir passé le test.

5h15, la gare de New Delhi (il y en a une autre à Old Delhi) est déjà grouillante de monde. Trouver nos places dans le train s’est avéré assez facile. Suffisait de consulter les longues listes en papier affichées sur un babillard entre deux quais d’embarquement. Ça a l’air niaiseux mais il faut se méfier des choses simples à Delhi. Une fois dans le bon wagon, nous avons dû chasser une dame et ses enfants de nos places réservées. Je sais que cela peut avoir l’air un peu rude mais en Inde, c’est un peu le Far West comme on dit alors il ne faut pas se laisser prendre par ces choses-là si on ne veut pas se faire avoir le tout en gardant le sourire. Elle s’est simplement déplacée sur le banc d’à côté, en attendant de se faire déloger par le prochain!

Cette femme faisait en fait partie d’une famille d’au moins 12, aussi présents dans le train, allant visiter d’autres proches dans un état voisin. Nous avons passé la majeure partie du trajet à bavarder avec eux, dont les 2 adolescentes du groupe. Âgées de 13 et 14 ans, plus dégourdies que la majorité des jeunes du même âge de chez nous, elles nous ont posé des tonnes de questions sur nos origines, notre voyage, notre langue, etc. Peu à peu, leur père s’est joint à la conversation. Même s’il ne parlait pas anglais, il en a profité pour nous apprendre quelques mots en hindi et en punjabi. On pouvait voir la fierté dans son visage. Fier de son pays et fier de voir ses filles discuter avec nous en anglais, un atout indéniable pour les Indiens qui veulent s’ouvrir au reste du monde… et ils sont nombreux! Inutile de dire que se sont des moments comme ceux-là qui donnent un sens à notre voyage. Mémorable.

Arrivés à Chandigarh, nous confirmons : cette ville est diamétralement opposée à Delhi. Propre (dans les standards de l’Inde), ordonnée, plus aérée (en terme d’espace, pas de température…), le plan de la ville est en quadrillé parfait. On voit que les gens sont plus instruits, plus aisés. On remarque aussi que les habitants sont en majorité des Sikhs qui sont particulièrement courtois et aidants. Normal qu’ils soient si nombreux, l’état du Punjab (ou Penjab) est historiquement leur terre natale avec une partie du Pakistan. Leur histoire est fascinante. Sikhs? Vous savez, les hommes arborant un large turban sur la tête et une barbe longue? Le nom Singh, ça vous dit quelque chose? Ne vous en faites pas, on ne fera pas de cours d’histoire ici.

Donc, à Chandigarh, nous en profitons pour se ressourcer. Disons que nous en avons déjà bien besoin. De toute façon, c’est la place pour se la couler douce. Nous avons d’abord choisi un bon hôtel (pour faire changement des deux places minables où nous sommes restés à Delhi) et avons élaboré un emploi du temps aussi relax que possible. Je ne vous raconterai pas tout, parce que ça serait plate, mais notre visite au Rock Garden nous a bien plu. Le plus drôle c’est qu’on a serré la mains à au moins 50 personnes cette journée là. Les Indiens semblent particulièrement intrigués par notre présence et ils n’hésitent pas à nous aborder. Plusieurs nous demandent de prendre des photos avec eux! Ils font quoi avec après? Ils les montrent à leurs amis? Ils nous font sentir comme des stars d’Hollywood.



Autre activité marquante de notre séjour Chandigarh, nous avons participé à un événement de sensibilisation aux habitudes de respect de la planète dans le cadre de la journée de l’environnement. On s’est retrouvé là suite à une invitation par un groupe de jeunes rencontrés par hasard la veille après notre visite des musées. L’activité nous a parue mal organisée mais c’est l’intention qui compte n’est-ce pas? Après nous avoir maquillés et donné une pancarte avec un slogan simpliste, l’idée était qu’on se promène sur la place publique pour qu’au même moment, à 18h précise, tous les participants s’immobilisent pendant 10 minutes dans une pose mettant en valeur un message appelant au respect de l’environnement. Sans surprise, nous sommes vite devenus l’attraction du moment. Un couple de Canadiens pas très foncés avec la face barbouillée (voir les photos, mon maquillage est horrible, celui de Joëlle est pas mal du tout) et une pancarte laide, faite à la main, immobile dans une pose qui finalement, nous fait parraître encore plus bizarre. En cinq minutes, ils étaient des dizaines à nous regarder avec un point d’interrogation au visage. Tout allait bien jusqu’à ce que, juste à côté de nous, un Indien se mette à vomir ses entrailles par terre! Une fois, deux fois, trois fois. C’était trop drôle. La journée c’est bien terminée, on a jasé un peu avec les jeunes organisateurs qui étaient en fait des étudiants des environs et qui se sont créé une petite ONG pour promouvoir les bonnes pratiques environnementales. Je dois spécifier que, pour toutes sortes de raisons logiques, les Indiens sont à des années-lumières en terme de recyclage et autres habitudes du genre mais je suis convaincu que d’ici quelques années, ils se seront améliorés. Le simple fait d’être conscientisés indique qu’ils sont sur la bonne voie.

Cette soirée là, nous avons été témoins de la plus grosse tempête de vent de notre vie. Incroyable. Cinq minutes plus tôt, nous étions assis sur un banc de parc, coucher de soleil au loin, pour manger des petites gâteries. Calme plat. À peine levés pour se diriger vers notre hôtel, une immense bourasque nous frappe en nous soufflant un tas de sable dans les yeux. Ce qui a suivi ressemblerait sûrement à la fin du monde. Gros nuages dans le ciel, du vent, du sable, des déchets dans tous les sens, on a même vu un réservoir d’eau de 1000 litres tomber du toit (6e étage) d’un édifice! C’était comme être dans l’épicentre d’une tornade. Je vous dis que la pluie qui a suivi n’en était pas une petite. Déluge! La mousson s’amène…

(Dans un autre ordre d’idées, j’aimerais partager une observation sur les arnaques à Delhi. J’en suis encore ébailli.

Comme je le disais au début, il faut se méfier de ce qui parrait simple ou facile à Delhi, il peut y avoir anguille sous roche. Par exemple, l’office de tourisme est au 88 janpath. Facile quand on regarde sur le plan, ce l’est moins une fois sur place. Il est très facile d’être un peu plus au nord, un peu plus au sud ou même sur la rue d’à côté. L’attrape c’est qu’il y a une dizaine de commerces dans les environs qui affichent fièrement OFFICE DE TOURISME, 88 JANPATH! Toutes, sauf une bien entendu, sont de frauduleuses agences qui vendent des forfaits bidons et autres babioles pour les touristes crédules. La vrai agence n’a rien à vendre, elle n’existe que pour donner de l’information. Autre exemple, le bureau de réservation de billets de train pour les non-Indiens se trouve au 1er étage d’un édifice près de la gare mais il est difficile de le trouver. Évidemment, plusieurs gens d’affaires aguéris ont eu la brillante idée d’ouvrir un bureau au premier étage de n’importe quel immeuble qu’ils présentent comme le vrai bureau de réservation mais est en fait, vous l’avez deviné, qu’une agence de voyages déguisée. Inspirant.)

3 commentaires:

  1. Est-ce que vous voyez une différence au niveau de l'habillement ou des traits des Indiens selon la ville où vous allez?

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  2. You're right - looks much cleaner than Delhi!
    I think Saputo should have sponsored your trip considering all the publicity they're getting :)
    Claudia xox

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  3. Fred en Deux Faces (Batman) et Jojo en Vas-y pour sauver la planète! :-D Votre récit est bon et vos photos sont belles, je vais continuer de vous suivre :-P

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