vendredi 11 juin 2010

Singhan

Sat Sri Akal!

À Montréal, nous avons eu la chance de sympathiser (merci papa!) avec Gurnam Singh Malhi, originaire du Punjab et propriétaire d’un sympathique petit resto indien dans Parc-Extension (www.malhisweets.ca). En lui parlant de notre projet, il a eu la gentilesse de nous mettre en contact avec son frère, Amlook, le maire du village de Singhan (en banlieue de Jalandhar). Sans trop savoir à quoi s’attendre, on l’a appelé avant de quitter Chandigarh et il nous a offert de venir nous chercher au terminal d’autobus de Jalandhar. On était contents à l’idée d’entrer enfin en contact direct avec une vrai famille indienne!

Dans l’autobus, c’était un peu comme dans le train : à chaque arrêt, des joueurs de musique ambulants, des vendeurs de thé, d’eau, de journaux et autres diverses babioles entrent par l’avant et en ressortent par l’arrière. Arrivés au terminal, on est l’attraction principale : il se crée rapidement une foule autour de nous. Jalandhar n’est pas une ville touristique, les gens ne s’attendent pas à voir des occidentaux. Un vendeur nous a même offert deux bouteilles de limonade! On est toujours un peu méfiants dans des situations comme celle-là, disons plutôt prudents, mais les bouteilles étaient manifestement neuves, bien scellées et l’homme avait tout un sourire!

Amlook est arrivé rapidement et nous a conduit jusqu’à chez lui. La barrière de la langue est présente, mais il parle tout de même quelques mots d’anglais et on parvient à se comprendre assez bien! On rencontre sa famille, on visite un peu sa maison. Ils sont on ne peut plus accueillants, nous invitent à dormir chez eux aussi longtemps qu’on le souhaite, nous offrent du thé, des biscuits… et ce n’est que le début! On partage tous leurs repas, qui sont délicieux d’ailleurs. Les chapatis faits maison n’ont rien à envier à ceux des restaurants! Ces repas sont aussi des occasions d’échanger. Amlook est très fier d’être Sikh, et nous en parle ouvertement et sans aucune pression. D’ailleurs, petite devinette : Quels sont les cinq symboles du Sikhisme chez l’homme? Le turban, la barbe et le kirpan, bien évidemment, mais aussi le peigne et le bracelet. Amateurs de jeux télévisés, tenez-vous le pour dit!

La famille Malhi est assez fortunée; ils possèdent des immenses champs de tournesol dont ils vendent les graines pour en extraire l’huile, une ferme où ils font l’élevage de chevaux ainsi qu’une fabrique… de briques! Nous avons eu le plaisir de la visiter et de nous faire expliquer chaque étape du processus. Les briques sont façonnées à la main, une par une, puis sèchent au soleil avant de cuire dans une sorte de four sous la terre. C’était très instructif et intéressant, ni Fred ni moi ne connaissions ça.



C’était agréable d’être dans un petit village après avoir visité deux grandes villes. Nous avons pris le temps de nous reposer, de flâner un peu avec les nombreuses vaches, d’aller à la rencontre des autres villageois. La différence entre les riches et les pauvres est frappante, en fait, ils sont chacun de leur côté de la rue. Les enfants courent vers nous, nous saluent, nous parlent sans cesse, même lorsqu’ils finissent par réaliser qu’on ne comprend pas ce qu’ils disent. On échange des sourires, on les prend en photo puis on leur la montre sur l’écran de la caméra et ils trouvent ça très drôle!

Comme dans les villes, les gens avec qui nous avons le plus de facilité à communiquer sont les jeunes adultes comme nous. Ceux-ci parlent tous l’anglais (à différents niveaux) et plusieurs sont habillés à l’occidentale. Ils nous abordent spontanément et sont très curieux: (“Where are you from? Are you married? Do you have children? For how long have you been in India?”). Il nous prennent presque systématiquement en photo avec leurs cellulaires. Un jeune homme nous a même demandé un autographe une fois!

La veille de notre départ, Amlook nous annonce qu’il veut nous offrir des habits traditionels du Punjab! Nous étions un peu gênés devant toute cette générosité, mais nous avons rapidement compris qu’il existe toute une différence entre notre culture et la leur en ce qui a trait aux cadeaux. Quand un Indien t’offre quelque chose, c’est que ça lui fait vraiment plaisir, sinon il ne te l’offre pas! Refuser poliment reviendrait à le priver de son plaisir de donner, tout simplement. Ce que nous n’avions pas saisi sur le moment, c’est qu’ils nous offraient des habits faits sur mesure pour nous! À leur demande et avec plaisir, nous resterons donc une journée de plus avec eux.

Le lendemain matin, Fred est parti en ville avec Amlook sur son scooter. Ils ont fait la tournée habituelle : rencontrer le représentant qui vend ses briques, faire ses commisions (dont acheter des médicaments pour ses vaches), avec un petit détour chez le tailleur pour le kurta pajama de Fred. Il lui va à merveille! Pendant ce temps, j’étais assise dans le petit salon avec les femmes de la famille. La plus jeune, qui est aussi la couturière, a pris mes mensurations et m’a montré le superbe tissu rose avec lequel elle fera mon salwar kameez! La scène était incroyable : toutes les femmes, même leurs servantes, étaient affairées autour de moi et parlaient en même temps en pointant des détails de leurs vêtements. Faute de comprendre, j’essayais de m’imaginer ce qu’elles disaient, ce devait être quelque chose comme : « Fais-lui un ourlet comme ceci! Un pli comme cela, ça sera beau. Fais sa manche comme la mienne, regarde! » Un moment magique, encore un fois!

Vraiment, le voyage se déroule au delà de nos attentes. Chaque jour qui s’amène est plus fou que le précédent, et on profite de chacun d’eux. Fred et moi développons des vraies habitudes de routards! Nous sommes maintenants experts dans l’art de faire / défaire nos backpacks en moins de deux. Avec leur contenu bien organisé, ils sont presque le tiers moins volumineux, et c’est très pratique quand vient le temps de les ranger sous un banc de train ou sur la tablette d’un autobus. On fait aussi notre lavage à la main de façon rapide et efficace!

Quand vient le temps de quitter la demeure des Malhi pour aller à la station d’autobus, Amlook nous annonce qu’il ira nous reconduire à Amritsar. Lui et sa femme en profiterons pour passer un après-midi au Golden Temple, le lieu de pèlerinage par excellence des Sikhs. Nous sommes très heureux de les y accompagner dans des vêtements traditionnels, et eux très fiers! On passe (un peu plus) inaperçus. Vient finalement le temps de leur dire au revoir, la larme à l’œil, et de les remercier pour ces quelques jours que nous n’oublierons jamais.

8 commentaires:

  1. Ah wow! Je suis émue! Quels beaux moments et tant de générosité!

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  2. Ah wow! Je viesn de voir vos habits! Vous êtes beaux!!

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  3. So special! What a wonderful experience! And you both look great in your new outfits!
    Claudia xox

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  4. Vraiment intéressant! j'ai déjà hâte à la prochaine ville pour vous lire encore!
    Cath
    xxx

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  5. Super, très bons commentaires c'est comme si nous y étions.

    Nous avons hâte à la prochaine lecture de votre périple, lâchez-pas!!

    Denise et Claude (Proulx)

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  6. Salut à vous deux, très belles photos vous avez l'oeil. Je suis heureuse que vous amiez votre aventure. Nous pensons à vous.
    PS: Le turban te vas très bien Frédéric et toi Joel le Sari (Je ne suis pas sure que ca s'appelle comme ca) te vas aussi bien.
    Sophie

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  7. Genevieve Dupont16 juin 2010 à 09 h 05

    Bonjour Fred et Joelle!
    Vous allez voir que les moments que vous avez passer avec cette famille seront dans les plus beaux moments de votre année entière. Si vous avez la chance de rester proche des locaux, votre voyage prendra un sens tout a fait différent:)
    Au plaisir de continuer a vous lire ...cela me rappelle le plaisir de voyage...je vous envie:)
    Profitez s'en pleinement
    Genevieve Dupont xxx

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